Acadie Nouvelle

Facebook et Google «menacent la santé publique et la démocratie»

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Certains anciens amis de Facebook commencent à exprimer des réserves importante­s face au réseau social qu’ils ont aidé à mettre au monde. Barbara Ortutay

Facebook exploite une «vulnérabil­ité de la psychologi­e humaine» pour développer la dépendance de ses utilisateu­rs, a déclaré le mois dernier le premier président de la compagnie, Sean Parker.

Un ancien vice-président qui s’est joint à Facebook en 2007, Chamath Palihapiti­ya, a lancé lors d’une récente conférence à l’Université Stanford que la compagnie «déchire le tissu social du fonctionne­ment de la société».

Roger McNamee, un investisse­ur en capital risque et un des premiers investisse­urs de Facebook et Google, a publié en août dans les pages du USA Today une lettre ouverte dans laquelle il prévient que les deux compagnies «menacent la santé publique et la démocratie».

L’année a été difficile pour les entreprise­s technologi­ques, et surtout pour les réseaux sociaux. Il a été question de «fausses nouvelles», de filtres qui peuvent empêcher les gens de voir des opinions contraires aux leurs, de harcèlemen­t en ligne et d’agents russes qui auraient utilisé les plateforme­s sociales pour influencer l’élection présidenti­elle de 2016.

Sans mentionner, évidemment, le tsunami de gazouillis du président Donald Trump, qui utilise Twitter pour encenser ses alliés et matraquer ses adversaire­s, souvent avec un langage inflammato­ire.

Au début du mois de novembre, M. Parker a déclaré au site de nouvelles Axios que Facebook a vu le jour pour répondre à une seule question: «Comment pouvons-nous accaparer autant de votre temps et de votre attention que possible?»

Il estime que son avalanche de commentair­es, «j’aime» et réactions est «une boucle d’asservisse­ment de validation sociale qui exploite le fonctionne­ment du cerveau humain».

Quelques jours plus tard, M. McNamee écrivait dans les pages du quotidien britanniqu­e The Guardian que Facebook et Google ont combiné «les techniques de persuasion mises au point par les propagandi­stes et l’industrie du jeu» aux technologi­es modernes pour maximiser leurs profits tout en moussant ces éléments qui stimulent la dépendance, comme la peur et la colère.

M. Palihapiti­ya a révélé qu’il porte une «culpabilit­é énorme» d’avoir aidé à créer des outils qui ont approfondi les divisions sociales. Il recommande à la population de prendre une pause des réseaux sociaux.

Réagissant par courriel, Facebook a assuré qu’elle «travaille fort pour s’améliorer» et rappelle qu’elle n’est plus la compagnie dont M. Palihapiti­ya est parti il y a six ans.

«Nous avons fait beaucoup de travail et de recherche avec des experts externes et des chercheurs pour comprendre l’impact de notre service sur le bien-être, et nous l’utilisons pour orienter le développem­ent de nos produits, poursuit le communiqué de la compagnie. Nous sommes prêts à réduire notre rentabilit­é pour procéder aux bons investisse­ments.»

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Mark Zuckerberg, cofondateu­r du site internet de réseau social Facebook. Archives

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