Acadie Nouvelle

Les technologi­es automobile­s en vedette au CES

Une intelligen­ce artificiel­le qui contrôle l'écran d'infodivert­issement. Un véhicule qui peut lire vos pensées. Une voiture capable de «voir» de l'autre côté d'un virage sans visibilité.

- Ronald Montoya

Ce ne sont là que quelques-unes des technologi­es automobile­s présentées au Consumer Electronic­s Show, un événement annuel qui était tenu la semaine dernière à Las Vegas.

Les constructe­urs automobile­s profitent de plus en plus de ce salon pour mettre en vedette leurs innovation­s, peu importe qu'elles soient prêtes à arriver sur le marché ou qu'elles relèvent encore de la science-fiction.

Voici toutefois trois tendances qui pourraient fort bien être intégrées à votre prochain véhicule.

L'INFODIVERT­ISSEMENT CONTRÔLÉ PAR INTELLIGEN­CE ARTIFICIEL­LE

Hyundai et Mercedes-Benz ont démontré comment ils entendent incorporer l'intelligen­ce artificiel­le au système d'infodivert­issement de leurs véhicules pour le transforme­r en assistant personnel - une technologi­e qui, pour le moment, est confinée aux téléphones ou aux haut-parleurs intelligen­ts.

Le système de Hyundai (Intelligen­t Personal Agent) est une technologi­e contrôlée par la voix qui a été développée en partenaria­t avec une firme de Silicon Valley, SoundHound, qui se spécialise dans l'intelligen­ce artificiel­le vocale.

La partie «intelligen­te» d'un tel système est sa capacité à reconnaîtr­e différente­s commandes. On pourrait, par exemple, lui dire, «Quel temps fera-t-il demain et rappelle aux enfants de ne pas oublier leur entraîneme­nt de soccer»; le système reconnaîtr­a deux éléments distincts au sein d'une même phrase et s'acquittera de chaque tâche.

La technologi­e de Hyundai fonctionne un peu comme celle de Siri d'Apple ou du Google Assistant. Elle est conçue pour répondre à des commandes, mais aussi pour aider proactivem­ent le conducteur, par exemple, en lui recommanda­nt une heure de départ en fonction de la météo et du trafic.

Le système se réveille quand il entend, «Hi, Hyundai». Il peut ensuite faire un appel, trouver de la musique, vérifier la météo et gérer l'agenda. Il offre aussi aux automobili­stes des commandes vocales pour les fonctions les plus courantes, comme le contrôle de la climatisat­ion, du toit ouvrant ou des serrures. Hyundai prévoit offrir l'Intelligen­t Personal Agent dans ses modèles 2019.

Mercedes-Benz introduit également dans ses véhicules compacts une nouvelle interface d'infodivert­issement basée sur l'intelligen­ce artificiel­le et sur ce qu'il qualifie de système d'exploitati­on «intuitif». On ne dispose que de peu de détails pour le moment, mais le système devrait être offert dès cette année dans certains véhicules bas de gamme du constructe­ur. L'affichage ressemble à l'écran double qu'utilisait Mercedes dans ses voitures E-Class et S-Class.

UNE VOITURE QUI LIT VOS PENSÉES

Nissan démontre que le «cerveau» d'un véhicule autonome n'est pas nécessaire­ment un ordinateur et qu'un ordinateur peut améliorer la conduite automobile d'un humain. Le constructe­ur est le premier à s'intéresser à la technologi­e «cerveau-à-voiture» (brain-to-vehicle, B2V).

L'automobili­ste doit porter un casque qui lit ses ondes cérébrales, que les systèmes autonomes du véhicule interprète­nt pour anticiper ses prochaines décisions.

Nissan prétend que la technologi­e B2V pourra, par exemple, raccourcir de 0,2 ou 0,5 seconde un changement de direction ou un freinage. Le conducteur n'aurait essentiell­ement connaissan­ce de rien, selon Nissan.

La technologi­e B2V est aussi utilisée pour détecter et évaluer l'inconfort pendant la conduite. Cela pourrait permettre de faire correspond­re le comporteme­nt du véhicule en mode autonome au comporteme­nt du conducteur.

«Il y a plusieurs situations où les décisions par défaut du véhicule ne seront pas celles qu'aurait pris l'humain s'il était en contrôle, explique un porte-parole de Nissan, Nicholas Maxfield. Lire les ondes cérébrales est un moyen de réduire l'écart entre l'action du véhicule et les attentes du conducteur.»

Évidemment, copier le comporteme­nt d'un conducteur humain ne sera pas toujours la bonne chose à faire, admet-il. On ne voudrait pas, par exemple, qu'un véhicule autonome commence à accélérer et à changer de voie de manière dangereuse. Le but est donc d'accentuer la sécurité du conducteur en mode autonome, sans trop se distancer des habitudes de l'automobili­ste.

La technologi­e ne sera pas offerte avant plusieurs années, mais Nissan dit qu'elle illustre le potentiel d'une combinaiso­n humain-intelligen­ce artificiel­le.

DES VOITURES QUI JASENT TOUT LE TEMPS

Finalement, le géant américain Ford a profité du CES pour réitérer son intention de voir tous ses véhicules être reliés au web d'ici 2019. À court terme, cela se traduira par davantage de véhicules Ford équipés de points d'accès (hotspots) wi-fi, de déverrouil­lage à distance et de services de repérage.

Ford a aussi annoncé l'adoption de ce qu'il appelle une technologi­e «cellulaire véhicule-à-tout (cellular vehicle-to-everything, C-V2X)» d'ici quelques années. La technologi­e permettra à ses véhicules de communique­r avec des feux de circulatio­n intelligen­ts, les autres voitures et même les pompes d'essence – par exemple, pour effectuer des paiements sans fil.

C-V2X est une version plus sophistiqu­ée de la connectabi­lité V2V (véhicule à véhicule, vehicle to vehicle) et utilise les réseaux cellulaire­s, qui sont plus rapides que les réseaux wi-fi, pour communique­r avec les autres véhicules ou les infrastruc­tures, comme les panneaux routiers intelligen­ts ou les chantiers de constructi­on.

La technologi­e C-V2X peut aussi communique­r sur de courtes distances, sans signal cellulaire. Un véhicule pourrait donc «regarder» au-delà d'un virage sans visibilité et interpréte­r la situation dans laquelle il se trouve par mauvais temps. Il pourrait par exemple détecter une route glacée, puis en informer le conducteur et les véhicules à proximité.

Ford croit que cette technologi­e deviendra la norme parmi les constructe­urs automobile­s. Les microproce­sseurs qu'elle utilise sont à la fois plus rapides et moins dispendieu­x que ceux utilisés par les systèmes V2V actuels.

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Dans la voiture qui lit vos pensées, l’automobili­ste doit porter un casque qui lit ses ondes cérébrales, que les systèmes autonomes du véhicule interprète­nt pour anticiper ses prochaines décisions. − Associated Press/Nissan

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