Assurance-emploi: des travailleurs québécois dénoncent le «trou noir»
L’occupation des bureaux du ministre fédéral Jean-Yves Duclos, amorcée à Québec vendredi matin par un groupe de travailleurs réclamant des mesures d’urgence pour mettre fin «au trou noir» de l’assurance-emploi, a finalement été levée samedi soir. La dizaine de travailleurs de la Côte-Nord et de Charlevoix ayant fait le voyage jusqu’à Québec ont regagné leurs terres après avoir atteint leur objectif, qui était d’obtenir une rencontre en tête-à-tête avec le ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social. M. Duclos, parti de London en Ontario et retardé par les conditions météo samedi, a finalement rencontré les occupants samedi soir. Les deux parties ont discuté à huis clos pendant tout près d’une heure dans les bureaux du député. Guillaume Tremblay, du conseil central de la CSN de la Côte-Nord, a affirmé en entrevue que M. Duclos ne leur avait rien promis, mais il se dit optimiste sur la possibilité que le ministre «bouge rapidement pour régler la situation» avec toutes les informations qu’il a. Plusieurs travailleurs de la CôteNord et de Charlevoix n’auront plus de revenus à partir de cette semaine, selon le représentant de la CSN. Le syndicat souhaiterait que les travailleurs puissent recevoir 30 semaines de prestations en ayant travaillé 420 heures. «Quand on a rencontré (le ministre) en mai, on pensait qu’on avait réglé le problème, mais on est revenu avec une mesure où ça prenait 665 heures pour être admissibles, et on a juste 15 semaines de prestations», a-t-il indiqué. «La plupart des travailleurs qui ont des emplois saisonniers ne sont pas capables de faire le tour, et c’est ce qui les amène à vivre avec le fameux trou noir, où ils n’ont aucun revenu.» Selon le représentant syndical, un travailleur saisonnier ne peut pas nécessairement combler les besoins en main d’oeuvre comme l’a suggéré M. Duclos lors de leur rencontre. «Un travailleur de la construction qui tombe en chômage parce qu’il n’y a plus de contrat, il ne peut pas demain matin devenir préposé aux bénéficiaires», a-t-il illustré. – La Presse canadienne