Tourisme: des lacunes au N.-B.
Albert E. LeBlanc, président Chambre de Commerce Cap-Pelé/Beaubassin-est
Depuis bon nombre d’années, le Nouveau-Brunswick n’a pas créé de mesures incitatives pour le développement touristique.
Et voilà enfin que le premier ministre procède à une annonce d’investissement dans l’affichage touristique. Certains diront que la somme de 2 millions $ est beaucoup d’argent pour de l’affichage alors que d’autres diront que ce n’est que des miettes, surtout réparties sur cinq ans. À notre avis, ce montant n’est que des poussières si l’on considère qu’un seul projet touristique peut atteindre facilement 5 millions $ d’investissements.
Un projet évalué à 5 millions $ d’un nouveau terrain de camping de 250 sites et d’une vingtaine de chalets pour location sur un terrain devant être acheté par le promoteur a été approuvé à l’unanimité par la Communauté rurale Beaubassin-est en 2016. (À ne pas confondre avec le projet de méga camping de Shediac).
Le projet de Shediac Camping Resort est situé dans Beaubassin-est avec accès de la route 133 à l’intersection du chemin Euclide Léger dont l’étude d’impact sur l’environnement est presque terminée à l’exception de l’approbation du Ministère des Transports et de l’infrastructure.
Le projet de Shediac Camping Resort est maintenant entre les mains du ministère des Transports et de l’infrastructure (MTI) qui semble ne pas vouloir collaborer avec le développeur et prometteur de ce projet.
Le promoteur demande au MTI de réduire la limite de vitesse à 50 km/h sur une distance approximative d’un kilomètre en direction «est» de la limite municipale de Shediac vers le territoire de Beaubassinest.
La raison de cette demande est que le profil de la route (courbe et dénivellement) au point d’accès au projet proposé fait en sorte que la route 133 à l’intersection de l’entrée au Shediac Camping Resort qui est un accès privé deviendrait public une fois élargi. Il est donc important pour y arriver, soit de réduire la limite de vitesse à cet endroit ou d’apporter des améliorations à la route 133, coûts défrayés par le promoteur, même si c’est une route de désignation provinciale.
Le MTI refuse de réduire la limite de vitesse et demande au développeur d’injecter près de 200 000$ pour modifier la route 133, ce qu’il est disposé à faire.
Le problème réside dans le fait que les modifications devront être faites basées sur une vitesse de 80 km/h vitesse réelle de circulation selon MTI (une politique interne du ministère) alors que la limite de vitesse affichée est de 70 km/h. En imposant un design basé sur une vitesse de 80 km/h, ceci rend certains accès privés hors normes, donc le MTI fait en sorte que le projet ne se concrétisera pas en imposant de telles conditions.
Le ministère considère que la limite de vitesse actuelle est correcte (à 70 km/h) à l’entrée du projet proposé, même s’il y a eu une fatalité dans ce secteur en 2017. Elle tolère une vitesse réelle de 80 km/h, un non-sens.
Par surcroît, la limite de vitesse indiquée dans le secteur qui nous préoccupe n’est pas la même puisqu’en direction de GrandBarachois, la limite passe de 50 à 70 km/h alors qu’en direction «ouest» la vitesse permise passe de 70 à 60 km/h pour devenir 50 km/h à la limite de la ville de Shediac.
C’est ici que la logique perd tout son sens. Alors que le premier ministre annonce des millions de dollars pour favoriser le développement de l’industrie touristique, le MTI maintient que la limite de vitesse affichée 70 km/h, n’est pas la valeur à retenir pour déterminer les investissements nécessaires, mais plutôt la vitesse actuelle à laquelle circulent les véhicules, qui elle est estimée à 80 km/h.
C’est ici que l’on réalise que les différents ministères de notre province ne se parlent pas ou ne joignent pas leurs efforts pour voir à la réalisation de projets majeurs de développement touristique. On lit dans les journaux que le premier ministre Gallant veut améliorer l’aspect «tourisme» de notre province en injectant des fonds pour la promotion et l’affichage touristiques.
Il faut être conscient que les revenus des touristes renforcent les communautés, leurs commerces et la province. Il est grand temps que notre premier ministre mette de l’ordre dans les priorités du gouvernement puisque les politiciens et fonctionnaires ne semblent pas s’entendre à l’interne, ce qui met obligatoirement un frein au développement touristique.
Il s’agit ici d’un investissement de 5 millions $ par un seul promoteur… faites les calculs sur le manque à gagner pour la communauté et pour la province.
Pour le promoteur, il est difficile de comprendre que la province ne collabore pas pour la réalisation de ce projet, qui, pour une rare fois, ne coûterait rien à la province.
S’il vous plaît, coordonnez vos efforts de développement.
En refusant de modifier la limite de vitesse, le MTI semble vouloir bloquer le projet de développement. Pourtant, ce changement, qui ne coûterait rien au ministère et au développeur, rendrait cette section de la route beaucoup plus sécuritaire pour les usagers.