Les acériculteurs demandent un plus grand accès aux terres de la Couronne
L’industrie acéricole pourrait produire davantage si le gouvernement lui accordait un plus grand accès aux terres de la Couronne.
C’est ce que soutient l’Association acéricole du Nouveau-Brunswick.
Et ce n’est pas la première fois qu’elle chante ce refrain. En 2014, ses dirigeants plaidaient pour un plus grand accès aux terres publiques. Ils demandaient alors 10 000 hectares de forêt. Une année plus tard, le gouvernement tranchait la poire en deux (ou près) avec 4400 hectares.
Qu’est-il arrivé de ces hectares supplémentaires? 83% ont été exploités et on soutient que les 17% restants le seront d’ici 18 à 20 mois. Bref, ils ont été utilisés ou le seront sous peu, un gage de la bonne santé de cette industrie.
Ce que demande aujourd’hui l’association, c’est ni plus ni moins que l’autre portion de sa demande d’il y a quatre ans, soit un accès à l’équivalent de 5700 hectares de canopée d’érable. Cela porterait le total d’exploitation au niveau provincial à près de 18 000 hectares. Selon les calculs de l’association, l’ajout de ce territoire apporterait aisément 12 millions $ annuellement au chapitre des ventes de sirop.
«Et ça, c’est sans compter les emplois et la richesse que ça créerait», lance son président, Rino Leclerc.
M. Leclerc déplore qu’une industrie aussi rentable et renouvelable que l’acériculture occupe moins de 1% de terres publiques. Mais ce qui l’inquiète par-dessus tout, c’est que des zones potentielles identifiées pour l’expansion des érablières au Nouveau-Brunswick ne sont plus protégées (pour cette industrie) par le gouvernement provincial.
«Ça signifie que si nos acériculteurs veulent prendre de l’expansion, le volume risque de ne plus être au rendez-vous si l’industrie forestière passe avant eux. L’industrie risque donc d’être limitée dans sa croissance», dit-il.
Lui-même producteur acéricole, il a mis de côté les grands projets d’expansion. Il se dit à l’aise avec ses installations d’environ 58 000 entailles.
«Mais je sais que d’autres acériculteurs veulent grossir. Et il y a aussi de la place pour de nouveaux joueurs. L’industrie a un énorme potentiel de croissance», soutient M. Leclerc.
Il demande aujourd’hui au gouvernement d’agir au plus vite afin de sécuriser les hectares avec du potentiel de développement afin d’éviter que ceux-ci ne soient rasés par l’industrie forestière.
«Surtout les terres situées près des exploitations actuelles. Car une fois qu’on a coupé un arbre, ça peut lui prendre plus de 70 ans à repousser et devenir productif. Nos acériculteurs n’auront pas cette patience», dit-il.
Ce qu’il souhaite également, c’est d’être traité d’égal à égal avec l’industrie forestière et d’être assis à la même table afin d’en arriver à un meilleur partage de la forêt.
«La beauté, c’est que les arbres restent sur les hectares des terres de la Couronne que l’on nous confie. On travaille toujours sur les mêmes hectares alors que l’industrie forestière, elle, en a constamment besoin de nouveau. On n’en veut pas à l’industrie forestière, car c’est le gouvernement qui lui fournit les autorisations après tout. Ce que l’on demande par contre, c’est une reconnaissance et plus de respect de notre gouvernement envers notre industrie et son potentiel», clame M. Leclerc.
Il se produit environ 6,6 millions de livres de sirop d’érable annuellement dans la province pour des ventes estimées à 33 millions $ (en 2017). Cette industrie fournit de l’emploi à plusieurs milliers de travailleurs annuellement.