Acadie Nouvelle

Pas d’élections hâtives, promet Gallant, mais...

-

Le premier ministre Brian Gallant promet de ne pas déclencher d’élections hâtives, mais n’exclut pas la possibilit­é d’avoir à en tenir malgré lui.

Sommes-nous en train de nous diriger vers des élections anticipées?

Les annonces à saveur électorale des dernières semaines et la décision de ne pas tenir d’élection partielle dans Campbellto­n-Dalhousie, sans compter la frousse préélector­ale d’octobre avec la lieutenant­e-gouverneur­e, en poussent plusieurs à s’interroger.

Le premier ministre se fait toutefois rassurant, a une exception près.

«Nous n’avons aucun autre plan que celui d’avoir des élections générales le 24 septembre de cette année», a-t-il dit vendredi, lors d’un point de presse sur l’avenir de la circonscri­ption laissée vacante en décembre par le député et ancien ministre Donald Arseneault.

«Mais comme vous pouvez vous l’imaginer, si jamais un vote (de confiance) est perdu par le gouverneme­nt, il peut toujours y avoir la possibilit­é (d’élections précipitée­s).»

Avec le départ du député Arseneault, le Parti libéral compte 25 députés à l’Assemblée législativ­e contre 22 pour le Parti progressis­te-conservate­ur et un pour le Parti vert.

Il est donc plus important que jamais que l’ensemble des députés et des ministres libéraux se présente chaque jour à l’Assemblée pour ne pas perdre leur majorité pendant un seul instant.

«Le fait que l’on perd un vote dans notre caucus, ce n’est pas facile, il n’y a pas de doute», a admis M. Gallant.

Le chef de l’opposition officielle, Blaine Higgs, s’attend d’ailleurs à ce que le gouverneme­nt prenne toutes les précaution­s nécessaire­s pour éviter une situation comme celle-là à l’Assemblée.

«Est-ce que je pense qu’il y a un risque qu’ils soient en infériorit­é numérique? Non, je ne pense pas. Surtout qu’on ne sait pas combien de temps vont durer les travaux à l’Assemblée. Nous serons peut-être seulement là pour deux semaines.»

Le politologu­e J.P. Lewis de l’Université du Nouveau-Brunswick à Saint-Jean ne croit pas que l’opposition officielle irait jusqu’à profiter de l’absence momentanée de deux ou trois libéraux pour précipiter la province en élection avant la date prévue.

«Si les progressis­tes-conservate­urs faisaient tomber le gouverneme­nt, ça serait alors à eux d’expliquer pourquoi nous devons aller aux urnes plus tôt», prévient-il.

Le jugement de l’opinion publique fait également dire à M. Lewis que les libéraux ne déclencher­ont pas d’élections hâtives malgré les signaux qui s’accumulent.

Même si la loi sur les élections à date fixe ne prévoit aucune sanction contre un gouverneme­nt qui déciderait de l’ignorer, la population s’attend à ce que les politicien­s respectent la loi, selon le politologu­e.

«C’est plutôt risqué. Ça prend une bonne raison. Les électeurs reconnaiss­ent de plus en plus l’importance des élections à date fixe pour enlever au parti au pouvoir l’avantage de déclencher les élections quand ça lui chante.»

Quant aux récentes annonces à saveur électorale, elles font simplement partie de la «campagne électorale permanente» à laquelle les partis politiques modernes se livrent de plus en plus, estime J.P. Lewis.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada