AVOIR LA PIQÛRE POUR LES ABEILLES
Depuis quelques années, le nombre de personnes qui se lancent dans l’aventure de l’élevage d’abeilles a considérablement augmenté. Et vous, une ruche dans votre cour, ça vous intéresse?
Apiculteur depuis 38 ans, Jacques Levesque de la Miellerie de Charlo est bien placé pour évaluer la popularité de l’apiculture à petite échelle.
«On le remarque. Ça gagne en popularité d’année en année, que ce soit auprès des gens en milieu rural ou dans les villes. Les gens sont intrigués et se laissent tenter par l’expérience. Et une fois que ça commence, on y prend vite goût», explique l’apiculteur, un peu biaisé, on l’imagine.
C’est un peu ce qui est arrivé il y a trois ans à Louise Lamarche de Saint-Quentin.
«C’est quelque chose qui m’a toujours intriguée. Puis, un jour, j’ai décidé de faire le saut et de m’acheter des ruches pour mon plaisir et ma consommation personnelle. Et j’aime vraiment ça. C’est vraiment passionnant lorsque tu te lances làdedans. Ça risque de me suivre longtemps», prédit-elle.
Faute de temps au courant de la dernière année – et aussi en raison d’hiver rigoureux –, celle qui a déjà possédé cinq ruches n’en a aujourd’hui qu’une seule.
Depuis, d’autres citoyens de l’endroit ont également emboîté le pas. Aujourd’hui, ils sont une demi-douzaine comme elle à faire l’élevage d’abeilles près de SaintQuentin simplement pour le plaisir.
Et bien entendu, il y a aussi le miel. Selon lui, une ruche bien entretenue peut produire quelques litres de miel.
«Quand j’ai commencé, le miel n’était pas un produit très couru. Mais aujourd’hui, c’est tout le contraire. Non seulement c’est populaire, mais de plus en plus de gens recherchent du miel local et non pas importé d’on ne sait où. C’est donc très intéressant de savoir que sans trop d’effort, on peut produire son propre miel», indique-t-il.
Cet intérêt croissant de l’apiculture citoyenne a amené M. Levesque à se pencher sur la possibilité d’offrir une formation à sa miellerie, une formation destinée non pas à de futurs entrepreneurs en apiculture, mais plutôt aux gens du grand public qui n’ont pas peur des abeilles.
En partenariat avec une apicultrice américaine qui se spécialise dans l’élevage de reines, la petite entreprise restigouchoise – qui compte un peu plus de 300 ruches – proposera au cours des mois à venir une série d’ateliers afin de guider les apiculteurs en devenir dans leurs premiers pas. Comment ça fonctionne? Quel est l’équipement de base nécessaire? Comment maintenir la ruche et récolte du miel? Comment préparer la ruche pour l’hiver? Toutes ces questions seront répondues, promet-il.
«C’est une introduction à l’apiculture. N’importe qui peut aller s’acheter une ruche et commencer un petit élevage. Mais ça aide quand on a des professionnels qui partagent leurs connaissances», explique-til.
Le premier atelier aura lieu le mois prochain. «Ça peut paraître tôt, mais c’est le bon temps de commencer à penser à tout ça – l’achat d’une ou des ruches, des abeilles, du matériel, etc. – afin d’être prêt pour l’été», souligne l’apiculteur. Difficile d’élever des abeilles? «Du tout. C’est à la portée de tous. Tu mets ta ruche dans ta cour et tu laisses les abeilles travailler», lance-t-il en riant.
Plus sérieusement, il avoue toutefois qu’il importe d’avoir un minimum de notion et, surtout, un désir de s’impliquer pour maintenir son rucher en santé.
Louise Lamarche, elle, n’a suivi aucune de formation avant de se lancer. Son éducation s’est faite par l’entremise de la lecture et de beaucoup d’essais-erreurs.
«On m’a donné quelques trucs aussi. Mais dans l’ensemble j’ai appris sur le tas. Personnellement je vais voir mes ruches chaque deux semaines, m’assurer que tout est correct. Sinon on ne s’aperçoit même pas qu’elles sont là», dit-elle.
Le cours offert à la Miellerie de Charlo débute le 24 février.
«Faire de l’élevage d’abeilles, c’est un moyen pour plusieurs de reprendre contact avec la nature. Et personnellement, je trouve cela très relaxant. Mais au-delà de ça, les gens sont aussi soucieux du rôle précieux des abeilles (pollinisation) dans notre société et veulent y contribuer», explique M. Levesque.