FRAUDE: LA PRISON POUR PAUL LEBLANC
Paul LeBlanc écope d’une peine d’emprisonnement de trois ans pour avoir commis des fraudes et falsifié des documents. Cet ancien vice-président d’Assomption Vie devra aussi rendre 367 668$ à ses victimes.
La décision a été rendue vendredi en toute fin d’après-midi, en Cour du Banc de la Reine à Moncton, par le juge Zoël Dionne. Il a suivi la recommandation de la Couronne et condamné Paul LeBlanc à passer trois ans derrière les barreaux.
Il l’a aussi condamné à restituer 302 355$ à Assomption Vie et 65 313$ à une autre victime, en plus de le contraindre à payer une suramende compensatoire de 600$.
Le juge a tranché vers 16h30 au terme de trois jours d’audience de détermination de la peine. Il n’a pas pris la cause en délibéré, comme le font souvent les magistrats dans des cas semblables, ce qui a pris de court l’avocat de la défense, Michael Crystal.
Ce dernier a expliqué que son client ne s’attendait pas à connaître son sort si rapidement et qu’il n’avait pas fait les préparatifs nécessaires. Il a demandé et obtenu un répit de quelques jours. Paul LeBlanc sera donc brièvement de retour en cour mardi aprèsmidi avant de prendre la route d’un pénitencier fédéral.
«IL EST UNE VICTIME DE LUI-MÊME»
Au cours de l’audience de détermination de la peine, l’avocat de la défense a argumenté que Paul LeBlanc était en quelque sorte une victime dans cette affaire, puisqu’il s’est retrouvé pris dans un engrenage «comme une souris dans une roue».
Il l’a dépeint comme un gestionnaire qui a craqué sous la pression et qui a contracté des prêts frauduleux pour apaiser un client intimidant en lui faisant croire que ses placements lui rapportaient des rendements très élevés.
Michael Crystal a argumenté que Paul LeBlanc ne s’est pas rempli les poches en commettant ces crimes financiers et qu’il a même perdu de l’argent puisqu’il a déboursé plus de 200 000$ de sa propre poche pour rembourser des prêts frauduleux.
Le procureur de la Couronne pour sa part décrit l’ancien cadre chez Assomption Vie comme un gestionnaire qui n’était pas du tout intimidé par le client en question, un homme âgé avec qui il entretenait plutôt une relation père-fils.
Lorsqu’il a rendu sa décision, le juge Dionne n’a vraiment pas été tendre envers les arguments avancés par l’avocat de la défense. Il a carrément dit qu’il n’était «pas impressionné» par son approche.
«Cette tentative de dépeindre M. LeBlanc comme une victime... il est une victime de lui-même. Est-il la victime d’autres personnes? Ça n’a pas été démontré en cour qu’il a été la victime d’autres personnes», a-til dit
Zoël Dionne a rappelé que Paul LeBlanc a effectué des centaines de transactions illégales au cours d’une période de 15 ans, de 2000 à 2015 – ce qui lui a amplement donné le temps de réfléchir à ce qu’il faisait et de cesser ses activités frauduleuses – et qu’il a détruit des éléments de preuve lorsqu’il a été pris en défaut.
Il a dit être pas mal sûr que Paul LeBlanc ne récidivera et qu’il ne pose aucun risque pour sa communauté. Il a aussi indiqué qu’il est convaincu que le remords qu’il a exprimé en cour cette semaine est sincère.
S’il a décidé de l’envoyer en taule (au lieu de lui faire purger une peine dans la collectivité, comme le demandait la défense), c’est parce que cette peine aura un effet dissuasif sur le reste de la société, selon lui.