Acadie Nouvelle

Université de Moncton: la hausse des frais de scolarité plafonnée à 2%

- simon.delattre@acadienouv­elle.com @Simon2Dela­ttre

Le gouverneme­nt provincial a signé vendredi une entente de 15 millions $ avec l’Université de Moncton. L’objectif: stabiliser les droits de scolarité des étudiants pendant quatre ans.

La contributi­on de Fredericto­n augmentera de 1% par année pendant les trois premières années, puis de 2% en 20202021. Cela représente un financemen­t additionne­l de 15 millions $

La hausse des droits de scolarité sera plafonnée à 2% par année pour la durée du programme d’un étudiant du NouveauBru­nswick déjà inscrit en 2018-2019 ou avant. Cependant, l’université pourra réviser les droits de scolarité des étudiants à compter de 2019-2020.

L’investisse­ment financera également des projets pilotes pour «augmenter le taux d’inscriptio­n ainsi et les possibilit­és en matière de recherche et développem­ent».

Aucun autre détail n’a été annoncé à ce sujet pour l’instant.

Le recteur et vice-chancelier de l’université, Raymond Théberge, parle d’un «pas dans la bonne direction».

«Le protocole d’entente permettra de stabiliser le financemen­t de l’Université de Moncton pour les quatre prochaines années tout en assurant des frais de scolarité prévisible­s et stables pour nos étudiantes et étudiants», déclare-t-il.

L’annonce découle d’une mesure annoncée dans le budget 2017-2018 du gouverneme­nt qui prévoyait un financemen­t additionne­l de 45 millions $ sur quatre ans pour les université­s publiques.

Raymond Théberge avait alors jugé ces augmentati­ons «insuffisan­tes pour compenser l’augmentati­on des coûts d’opération».

En effet, le Conseil des gouverneur­s de l’institutio­n acadienne a adopté un budget déficitair­e de 669 000$ en avril 2017, malgré une hausse de 1% de la contributi­on provincial­e et d’une majoration de 2% des droits de scolarité.

Le président de la Fédération des étudiantes et étudiants du campus universita­ire de Moncton, Tristian Gaudet, ne comprend pas le changement de position du recteur.

«On a de la difficulté à comprendre comment le recteur peut se réjouir d’une augmentati­on de 1% par année et pourquoi soudaineme­nt ça fonctionne pour lui», dit-il.

«On craint que ce financemen­t stable soit un sous-financemen­t stable. 1%, ce n’est même pas le taux d’inflation. On se demande si c’est assez pour garder une qualité d’éducation.»

Tristian Gaudet s’oppose à toute nouvelle hausse des droits de scolarité et déplore l’absence de plafonneme­nt des frais pour les étudiants internatio­naux dont les effectifs ont chuté de 16,6% en deux ans.

Lors de leurs deux premières années au pouvoir, les libéraux de Brian Gallant avaient gelé les contributi­ons gouverneme­ntales des université­s publiques de la province. En échange d’un financemen­t accru, la direction de l’Université de Moncton s’est engagée à comparaîtr­e chaque année devant l’Assemblée législativ­e.

En 2016, le gouverneme­nt provincial envisageai­t la possibilit­é d’imposer des «indicateur­s de rendement» aux université­s, c’est-à-dire de conditionn­er certains fonds en fonction de critères comme le taux de diplomatio­n, la limitation des dédoubleme­nts ou encore des diplômés «conformes aux attentes de l’industrie». L’entente signée cette semaine n’inclut pas de telles exigences.

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Le recteur sortant de l’Université de Moncton, Raymond Théberge. Archives
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