America First profite à toute la planète, selon Trump
Annonçant que les États-Unis sont ouverts pour les affaires sous sa gouverne, le président américain Donald Trump a déclaré vendredi aux leaders de la planète que la croissance économique de son pays, engendrée par sa politique America First, profite aussi au reste du monde. Associated Press
M. Trump a déclaré lors du Forum économique mondial à Davos, un événement incongru pour un président nationaliste, que la prospérité des États-Unis a généré un nombre incalculable d’emplois ailleurs dans le monde, tout en répétant que sa priorité sera toujours de protéger les intérêts de son pays.
«En tant que président des États-Unis, a-til dit, je ferai toujours passer mon pays en premier, tout comme les leaders des autres pays devraient faire passer leur pays en premier.»
M. Trump a toutefois cherché à tempérer son discours nationaliste en assurant ses auditeurs épris de libre-échange que son attitude protectionniste «ne signifie pas que l’Amérique est seule».
«Quand l’économie des États-Unis s’améliore, a déclaré le président, celle du monde s’améliore aussi. La poursuite américaine de l’excellence, de la créativité et de l’innovation a mené à des découvertes qui permettent à tous de mener des vies plus prospères et plus en santé.»
M. Trump a reçu des applaudissements polis quand il est monté sur scène, mais plusieurs des quelque 1500 personnes présentes ont gardé leurs mains dans leurs poches. La foule est restée essentiellement calme pendant son discours, mais des huées et des sifflements ont retenti quand le président a dénoncé «le côté méchant, vicieux et malhonnête dont peuvent faire preuve les médias».
M. Trump est le premier occupant de la Maison-Blanche depuis Bill Clinton, en 2000, à assister à cet événement annuel.
Il a profité de son discours pour évoquer plusieurs des thèmes nationalistes qu’il reprend habituellement lors de rencontres internationales: la sécurité des frontières, des politiques d’immigration plus strictes et une amélioration de la souveraineté nationale. Il a déclaré que chaque pays devrait accorder la priorité à ses propres intérêts économiques, et non aux grandes ententes internationales.
«Nous sommes en faveur du libre-échange, mais il doit être juste et réciproque», a dit M. Trump, qui démontre depuis longtemps une préférence pour les ententes bilatérales au détriment des partenariats régionaux. Il a ouvert la porte à un retour éventuel des ÉtatsUnis au sein du Partenariat transpacifique. Il n’a toutefois rien dit au sujet des changements climatiques, du sort des réfugiés et d’une solution diplomatique à différents conflits, dont celui au Moyen-Orient.
M. Trump est arrivé à Davos jeudi. Il a déclaré vendredi que sa visite est déjà un «succès et qu’il attire «une foule sans précédent».
Un peu plus tôt pendant la journée, M. Trump avait cherché à atténuer les tensions avec l’Afrique en rencontrant le président rwandais Paul Kagame, qu’il a qualifié «d’ami».
Le président a suscité la controverse, la semaine dernière, quand on lui a reproché d’avoir utilisé des propos vulgaires pour décrire les pays d’Afrique et Haïti. M. Trump nie avoir tenu de tels propos, mais plusieurs personnes qui assistaient à la rencontre disent le contraire.
M. Trump a aussi déclaré qu’il est prêt à «s’excuser» pour avoir retransmis sur Twitter des vidéos du groupe britannique d’extrêmedroite Britain First, dont il a dit «ne rien savoir».