Langues officielles: autre volée de critiques envers Justin Trudeau
Les cabinets du premier ministre et de la ministre du Patrimoine ont réitéré en fin de semaine la priorité qu’ils accordent à la minorité francophone et qu’ils sont «sur la même longueur d’onde» que la Fédération de communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada. Jean-Pierre Dubé
Mais toujours pas d’ouverture à un face à face entre Justin Trudeau et la FCFA, alors que de son côté, le président Jean Johnson ne démord pas de cette demande.
La réponse fédérale fait suite à l’ultimatum lancé par l’organisme national le 29 janvier dans la salle de presse du Parlement.
«Les paroles ne suffisent plus, avait déclaré le président Johnson, nous avons assez attendu. Nous donnons au gouvernement deux mois pour poser des gestes significatifs dans le dossier des langues officielles.»
L’organisme n’a pas fourni d’indication sur les conséquences auxquelles serait exposé le gouvernement s’il ne répondait pas adéquatement à l’ultimatum.
L’enjeu: le niveau de financement pour les cinq prochaines années du prochain plan fédéral pour les langues officielles, qui sera annoncé en mars. La FCFA et ses 18 membres ont pressé l’administration Trudeau à débloquer 575 millions $ supplémentaires dans le plan d’action 2018-2023.
Devant les rumeurs que cette demande ne serait pas satisfaite, l’organisme a accusé Justin Trudeau de manquer de leadership, évoquant son refus de rencontrer l’organisme depuis l’élection de 2015.
Le Cabinet du premier ministre ne nie pas la charge, mais réitère son engagement.
«Nos deux langues officielles sont au coeur de notre histoire et de notre identité, souligne l’attachée de presse Eleanore Catenaro. Elles sont une priorité pour notre gouvernement. Notre bureau a eu plusieurs rencontres avec la FCFA. Nous sommes en communication constante avec eux.»
L’attaché de presse de Mélanie Joly renchérit.
«Juste dans la dernière année, note Simon Ross, la ministre les a rencontrés à plusieurs reprises. Quand ils disent que rien n’a été fait depuis dix ans et qu’il faut faire plus pour les francophones à travers le pays, on est totalement d’accord.»
«Je comprends qu’ils veulent s’assurer d’avoir l’oreille du gouvernement, poursuitil. Je peux vous assurer qu’ils ont l’oreille du gouvernement, de la ministre qui est engagée personnellement dans ce dossier, et ils ont aussi l’oreille du premier ministre. La FCFA est un partenaire important et on va continuer à les appuyer.»
La demande de rencontrer le chef libéral remonte aux élections d’octobre 2015, signale Serge Quinty, le directeur des communications de la FCFA. Les démarches se seraient intensifiées au printemps dans le contexte de la polémique sur la nomination du commissaire aux langues officielles.
«Durant tout l’été, on a fait des démarches auprès du Cabinet du PM et de plusieurs parlementaires pour une déclaration de M. Trudeau relativement à l’importance des langues officielles et de l’appui aux communautés. On nous a dit en juin que l’horaire du premier ministre ne lui permettait pas de nous rencontrer avant l’automne.»