«Les choses bougent quand le PM s’engage»
La professeure Stéphanie Chouinard questionne les motifs du chef libéral. «Il est assez curieux qu’il n’ait pu trouver un seul moment pour s’asseoir avec la FCFA depuis son entrée au pouvoir. D’autant plus que la FCFA démontre une inquiétude grandissante envers le financement des organismes et la place des langues officielles dans les priorités du gouvernement.» La politicologue du Collège militaire de Kingston trouve «légitime», un an après les consultations nationales sur les langues officielles et «le silence radio au sujet du nouveau plan d’action, de commencer à monter le ton». Selon elle, «le refus obstiné du PM de rencontrer les représentants des communautés ne peut qu’attiser les craintes de M. Johnson». La FCFA est persuadée que seul l’engagement formel du PM peut faire avancer le dossier. «Nous avons une très bonne relation de travail avec la ministre Joly», souligne Serge Quinty. Mais «quand monsieur Trudeau s’engage personnellement, on voit que les choses bougent. Nous avons continué à avoir des contacts réguliers durant tout l’automne, mais le dossier n’a pas encore abouti». À Edmonton, le professeur Frédéric Boily constate un phénomène plus large. «Justin Trudeau ne sent guère de pression politique des autres partis à agir de manière proactive dans ce dossier. Bref, pas de sentiment d’urgence à s’occuper du bilinguisme et c’est aussi pourquoi il laisse le soin à la ministre Joly de gérer le dossier.» De plus, selon le politicologue, le dossier est traité par l’administration Trudeau dans le contexte plus large de la diversité. «La diversité n’est pas seulement langagière, mais elle comprend la diversité ethnique et sexuelle, sans oublier les Autochtones. Les libéraux ne semblent pas vouloir d’un carcan biculturel dans lequel une défense trop prononcée du bilinguisme pourrait les cantonner.» - Francopresse