Le maire de Tracadie essuie un revers au conseil municipal
Le maire de Tracadie estime qu’un important promoteur de spectacles de la région n’a pas respecté son contrat avec la municipalité. Une proposition de mettre fin au contrat a toutefois été défaite par le conseil municipal.
La salle du conseil municipal était pleine lundi soir et l’ambiance était parfois tendue.
Denis Losier a expliqué aux membres du conseil qu’il voulait mettre fin au contrat qui lie la municipalité avec Embou Productions Inc., une société qui organise des spectacles pendant l’été à Tracadie.
Le conseiller André Saulnier, directeur artistique d’Embou dans la Péninsule acadienne selon leur site web, s’est retiré de la salle le temps du débat.
«L’année dernière, on s’était engagé à payer pour quatre spectacles, l’entreprise a donné trois spectacles. Ils n’ont pas respecté leur contrat, c’est une des raisons pourquoi il devrait être aboli», a indiqué le maire.
Selon Denis Losier, Embou Productions n’a également toujours pas remis un pourcentage de la vente de billets alors qu’elle devait le faire 60 jours après la tenue des événements, comme le stipule le contrat.
Le maire a ajouté que le contrat est coûteux pour la municipalité et que le promoteur ne paye pas de frais de location pour le grand chapiteau et deux tentes en plus de bénéficier d’une subvention de 20 000$ de la ville.
Ses arguments n’ont toutefois pas convaincu la majorité des conseillers municipaux. Six ont voté contre la proposition de mettre fin au contrat.
Certains ont mis de l’avant le fait que les spectacles organisés par Embou productions créent des retombées économiques pour la municipalité et que le promoteur vient en aide à des organismes.
D’autres auraient aimé avoir une autre proposition de contrat avant de voter de mettre fin à la version actuelle et qu’ils étaient mal à l’aise d’y mettre fin alors que la saison 2018 est déjà enclenchée.
Le débat a permis d’apprendre que dans le contrat, 75 billets gratuits sont remis aux conseillers par la maison de production Embou, des billets que les membres du conseil n’accepteraient plus.
«Dans le contrat initial, il y a des billets qui étaient remis au conseil, on parle de 75 billets qui ont été remis au conseil municipal. C’est une façon d’influencer les membres du conseil à voter pour cette entreprise privée là», a lancé Denis Losier.
Le maire a ajouté que ce procédé n’était pas légal.
«Au niveau de la loi, ce n’est pas permis de recevoir des bénéfices. C’est très clair au niveau de la loi. Dès qu’on reçoit des bénéfices, ça peut influencer un vote. Ici on parle d’un vote pour permettre un contrat avec une entreprise privée, ce n’est pas légal», a-t-il insisté.