Une petite révolution à venir dans le monde de la frite?
L’industrie de la pomme de terre frite pourrait bien subir de profonds changements. De nouvelles variétés de pommes de terre seront mises en circulation par Agriculture et Agroalimentaire Canada et testées par les agriculteurs.
Cinq variétés de pommes de terre destinées à la production de frites seront ainsi dévoilées mercredi par l’agence gouvernementale au Centre de recherche et de développement de Fredericton.
La Russet Burbank, qui compte pour 70% dans les ventes de pommes de terre aux transformateurs de l’Amérique du Nord, pourrait ainsi disparaitre prochainement des champs et des bacs à friture.
«On va présenter ces nouvelles variétés à l’industrie et regarder comment elle va réagir. Ces pommes de terre sont plus productives et résistantes au stress environnemental, alors que la Russet Burbank est difficile à produire et compte plusieurs défauts», explique le sélectionneur de pommes de terre Benoit Bizimungu.
En plus d’offrir un meilleur rendement et un impact moins négatif pour l’environnement, la nouvelle variété serait adaptée à diverses conditions de croissance et donnerait de meilleurs résultats à l’entreposage, ajoute le chercheur.
«Ce sont les producteurs qui verront un changement dans la productivité et la rentabilité», précise M. Bizimungu.
Quant à l’avenir de la Russet Burbank, l’expert estime que c’est à l’industrie que revient la décision de mettre de l’avant ou non certaines variétés de pommes de terre et de décider du sort de la reine des frites.
Pas moins de 15 variétés seront mises à l’essai et seront présentées lors de la journée portes ouvertes du Centre de recherche et de développement de Fredericton.
«Au point de vue du goût, les amateurs de frites ne verront pas vraiment de différence dans leur assiette», tient à assurer le spécialiste.
Pour l’occasion, deux variétés pour l’industrie des croustilles, six variétés pour le marché frais et deux variétés à chair colorée seront aussi dévoilées.
Une pomme de terre à chair rose pour les marchés de spécialité peut ainsi se retrouver au menu de la Saint-Valentin.
«Les consommateurs veulent plus de choix et davantage de bénéfices pour la santé», raconte Benoit Bizimungu.
Toutes ces nouvelles variétés sont le fruit de six années de recherche et de croisements effectués, suivi de tests dans les sols et en laboratoire.
«Il y a aussi des tests de cuisson, tout ça pour nous aider à déterminer quelles pommes de terre ont un bon potentiel pour les consommateurs et les producteurs», explique le chercheur.
«Les variétés vieillissent et certaines ne répondent plus aux demandes du marché. Les goûts des consommateurs changent, l’industrie doit répondre à ces demandes et faire preuve d’innovation».