| SAMEDI 17 FÉVRIER 2018
«Nous avons tendance à croire que les gens au Québec ont une meilleure couverture d’assurance pour les médicaments qu’ailleurs au Canada.»
La pire province est la ColombieBritannique, à 8,11%. Cette dernière traîne en bas de liste en raison notamment du coût de la vie qui y est très élevé, ce qui met de la pression sur les finances de toutes parts, et aussi sur les franchises très élevées de l’assurance-médicaments.
Une autre conséquence de ce constat est que faute de médicaments, beaucoup de gens se retrouvent à l’urgence pour y recevoir des soins ou consultent un médecin.
Ce qui a un impact sur le coût du système de santé: 300 000 personnes ont rapporté avoir consulté un médecin et 93 000 se sont rendues aux urgences des hôpitaux en 2016 parce qu’elles n’avaient pas acheté les médicaments prescrits. Par exemple, quelqu’un qui souffre d’asthme, mais qui n’a pu acheter son inhalateur peut se retrouver à l’urgence pour des difficultés respiratoires.
Pourquoi les femmes? Jeunes, elles prennent plus souvent que les hommes des médicaments, comme la pilule contraceptive, qui n’est souvent pas couverte par les régimes d’assurance, a expliqué le professeur Law. Elles gagnent aussi moins d’argent en moyenne que les hommes.
Parmi les médicaments qui n’ont pas été achetés en raison de difficultés financières, les plus nombreux étaient ceux pour la dépression, l’anxiété ou d’autres troubles de santé mentale. Un peu une surprise pour l’équipe de chercheurs, mais pas complètement.
«Ceux qui prennent des médicaments pour des troubles de santé mentale, en particulier la dépression, sont plus souvent des femmes et des personnes à faibles revenus», at-il expliqué en entrevue.
En 2007, lorsqu’il avait été évalué combien de personnes au pays ne pouvaient acheter leurs médicaments en raison de difficultés financières, la conclusion avait été la suivante: 9,6% de la population canadienne. En 2016, le pourcentage a baissé à 8,2 %. Le professeur Law l’attribue à certains changements dans les couvertures universelles de médicaments dans certaines provinces, mais aussi possiblement à différentes méthodologies utilisées dans les deux études. Il cite aussi le plus grand nombre de médicaments génériques disponibles depuis 2007, ce qui réduit le coût.
Les médicaments qui ne sont pas achetés ne sont pas forcément les plus dispendieux: près d’un tiers des répondants ont déclaré que la prescription qu’ils omettaient de prendre le plus souvent aurait coûté 50$ ou moins.
Pour régler ce problème, et éviter aux Canadiens de devoir sabrer dans les nécessités de la vie, le chercheur propose deux pistes de solutions: continuer à bonifier les couvertures d’assurance et trouver des façons de réduire le coût de médicaments.