Des modèles adultes positifs pour les jeunes à risques
Un adulte bienveillant peut faire toute une différence dans la vie d’un jeune. À Moncton, des mentors bénévoles s’emploient à remettre dans le droit chemin des adolescents susceptibles d’avoir des démêlés avec la justice. Simon Delattre
Mis sur pied il y a six mois, le programme bénéficie à une soixante de jeunes âgés de 10 à 17 ans, confrontés à des problèmes de toxicomanie, de comportement agressif ou antisocial ou des conflits en milieu familial. Pauvreté, absence de modèles positifs, ces derniers sont souvent seuls pour affronter la violence, l’intimidation, les dépendances ou le décrochage scolaire.
Le YMCA du Grand Moncton tente de contrer leur marginalisation en les jumelant à un bénévole. Celui-ci s’engage à passer deux heures par semaine avec le jeune, qui obtient un accès complet aux installations du centre communautaire.
Melissa Benoit donne régulièrement de son temps pour soutenir une adolescente de Moncton.
«On fait tout ce qu’elle aimerait faire. Ça peut aller à construire un moteur, à apprendre comment jouer de la guitare ou apprendre à nager… On essaie de fixer des objectifs libres, comme s’améliorer en mathématiques, mais on peut aussi juste prendre le temps de parler avec elle de sa vie.»
Après six mois, la tutrice constate une belle évolution dans sa façon de se comporter.
«Au début, elle ne voulait pas aller à l’école, elle ne voulait pas s’impliquer. Maintenant ça se passe beaucoup mieux, ses professeurs ne se plaignent plus. Elle s’est attachée, elle s’est ouverte, elle est plus sociable avec les autres.»
Le développement d’une relation positive et stable avec un adulte qui sert de modèle peut faire des miracles, souligne Melissa Benoit.
«Beaucoup de jeunes n’ont pas la chance de passer du temps seul à seul avec un adulte qui est là juste pour eux.»
Zane Korytko, président-directeur général du YMCA du Grand Moncton, précise que les jeunes peuvent être référés par les écoles, mais aussi par des travailleurs sociaux ou par les familles directement.
Il estime que ce modèle permet d’améliorer la réussite scolaire et la santé des participants, tout en les aidant à développer des relations positives.
L’équipe du YMCA continue de rechercher des bénévoles supplémentaires. Les volontaires doivent passer une entrevue et suivre une courte formation. Le gouvernement fédéral investira 1,25 million $ au cours des cinq prochaines années pour soutenir cette initiative.
«Certains jeunes ont besoin de tuteurs pour faire de meilleurs choix, on voit qu’on peut avoir de très bons résultats lorsqu’on investit dans la prévention du crime», note Ginette Petitpas-Taylor, la députée de Moncton–Dieppe–Riverview.