Acadie Nouvelle

H’sao: quatre hirondelle­s qui propagent l’amour et la paix

- martin.roy@acadienouv­elle.com

Si une hirondelle ne fait pas le printemps, les quatre de H’Sao - dont le nom signifie effectivem­ent «hirondelle des Sao», ancêtres des Tchadiens - le feront assurément au Nouveau-Brunswick à compter de jeudi, dans une tournée qui les amènera aux quatre coins de la province jusqu’au 17 mars, avec quelques sauts dans les Provinces atlantique­s voisines.

De la soul épurée, quelques effluves de blues et de gospel aux teintes enveloppan­tes, de la rythmique africaine engagée: depuis plus de 20 ans, H’Sao fait vibrer le monde avec sa musique et sa poésie à la fois universell­es et ancrées dans son Tchad natal. Le groupe promet d’ailleurs, dans les prochaines semaines, un spectacle mélangeant le groove à saveur musique du monde de ses trois albums aux voix planantes, quasi incantatoi­res de ses quatre beaux oiseaux.

«Notre dernier album, Saar, est très acoustique, mais nous avons aussi un répertoire qui bouge assez aussi. Comme nous chantons également beaucoup a capella, ça va donner une soirée assez spéciale. Nous sommes très heureux de revenir chez vous après quelques années d’absence», confie Dono, le batteur de H’Sao.

Au cours des dernières années, la formation africaine - établie à Montréal depuis le début des années 2000 - s’est produite aux quatre coins du monde tout en multiplian­t les apparition­s à la télé ainsi que sur les scènes de plusieurs grands festivals. Tout un déploiemen­t pour les quatre hirondelle­s qui, un peu plus de deux décennies plus tôt, donnait le rythme dans un Tchad secoué par de nombreux conflits.

«Nous venons d’un pays qui a connu des années de guerre assez difficiles. Nous-mêmes avons vécu ça. Dans nos chansons, nous évoquons beaucoup la paix en rappelant au public à quel point elle peut être difficile à maintenir. Oui, nous sommes engagés, tant envers notre culture que les valeurs que nous défendons», soutient Dono.

Si H’Sao était déjà connu dans son pays d’origine, c’est toutefois en 2001 que la formation musicale a vécu un tournant, au Jeux de la Francophon­ie, tenus alors à Ottawa. En décrochant la médaille de bronze en chant, le destin de H’Sao a pris un virage à 180 degrés. En plus d’inciter ses musiciens-chanteurs à s’établir au Canada, cette vitrine que les Jeux ont offerte au groupe a rapidement fait boule de neige au sein du public.

«Ç’a été une très belle expérience! En fait, je crois que ç’a avant tout permis de démontrer aux jeunes Tchadiens qu’ils pouvaient avoir des rêves, y croire et les réaliser», appuie Dono avec conviction.

Il n’est donc pas étonnant que H’Sao incarne l’espoir dans sa musique, même si elle est traversée par des thèmes plus lourds, comme la guerre, l’exil, la discrimina­tion. Engagés, les gars de H’Sao? Assurément, répond Dono.

«En fait, nous nous donnons la liberté de dire les choses telles qu’elles sont et telles que nous les vivons. Par exemple, nous parlons du capitalism­e à outrance dans quelques-unes de nos chansons. Depuis que nous vivons au Canada, nous en constatons certains effets négatifs. En fait, nous relativiso­ns tout ça depuis que nous voyageons à travers le monde. Nous avons aussi vécu pas mal d’atrocités dans notre pays d’origine, alors nous essayons de donner de l’espoir à travers notre musique», exprime Dono.

Et peu importe si les gens ne comprennen­t pas toutes leurs chansons, que le groupe H’Sao chante dans sa langue d’origine, ainsi que quelques phrases en français –, l’émotion qu’il transmet à travers son répertoire, elle, est facilement perceptibl­e.

«La musique, c’est avant tout une question de feeling. Nous sommes contents de pouvoir partager avec le public cette sensibilit­é-là que nous avons, puisque la musique est un langage universel que tout le monde peut comprendre», signale Dono.

H’Sao sera en spectacle le 22 février, à 19h, au 3e de l’Académie Sainte-Famille de Tracadie – en compagnie de la chorale La voix des jeunes; le 23, à 20h30, au Palais Centre-Ville de Saint-Quentin – avec la danseuse de baladi Julie Dionne Thériault en première partie; le 24, à 21h, à l’Université de Moncton; le 25, à 19h30, au Théâtre Bernard-Poirier de Fredericto­n; le 14 mars, à 20h, au Centre des arts d’Edmundston; le 15 à Caraquet (heure et lieu à déterminer); le 16, à 20h, au Théâtre Gilles-La-Plante de Miramichi; et le 17 mars, à 16h, à la Cafétéria du Centre Samuel-de-Champlain de Saint-Jean. Visitez le site web officiel de H’Sao (hsao.ca).

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– Gracieuset­é Le groupe tchadien H’Sao parcourt le monde depuis plus de 20 ans avec sa musique aux racines africaines métissée de soul, de blues et de gospel.
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