Acadie Nouvelle

Les Français remettent en question la partialité d’une juge canadienne

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La médaille d’or remportée mardi, aux Jeux olympiques de Pyeongchan­g, par les patineurs artistique­s canadiens Tessa Virtue et Scott Moir dérange dans l’Hexagone, particuliè­rement Didier Gailhaguet. Le président de la Fédération française des sports de glace (FFSG) a remis en cause la partialité de la juge canadienne, Leanna Caron, qui est aussi la présidente de Patinage Canada. Gailhaguet remet en doute la partialité de la juge canadienne, soulignant qu’elle est la seule à ne pas avoir accordé la moindre note de 10 au couple tricolore. Il ajoute plus loin que lors du programme court, «l’ensemble des juges les a mis premiers sur la note artistique», mais que la juge Caron «les met huitièmes.» «No comment», conclut-il. Vrai que Caron a réservé ses pires notes aux Français en ce qui a trait aux deux duos de tête, mais Gailhaguet omet de souligner le travail du juge no 6, la Turque Tanay Ozkan Silaoglu, qui a fait exactement le contraire, soit d’accorder ses meilleures notes aux Français pour réserver son pire jugement aux Canadiens. Le système de pointage utilisé en patinage artistique - comme dans plusieurs autres sports jugés - fait toutefois en sorte que le plus haut pointage et le plus bas sont éliminés du calcul. Gailhaguet ajoute par ailleurs que la FFSG a fait part de ses doutes au sujet de la présence de Caron dans le panel bien avant les JO. «Il y a un problème que nous avons mentionné depuis un bon moment, a-t-il indiqué. Les règles permettent à la juge canadienne d’être aussi présidente de la Fédération canadienne en même temps. Si elle peut le faire, elle a le droit de juger. Sur le plan de l’éthique, c’est quelque chose qui n’est pas terrible, ça donne une mauvaise image.» L’Union internatio­nal de patinage (ISU) permet aux présidents de fédération d’agir comme juge internatio­naux. Si Gailhaguet s’emporte au sujet de cette médaille d’argent, il n’est pas blanc comme neige. Il a été suspendu trois ans, en avril 2002, pour avoir fait pression sur la juge française Marie-Reine Le Gougne aux Jeux d’hiver de Salt Lake City. Il avait alors demandé à Le Gougne de favoriser les Russes Elena Berezhnaya et Anton Sikharulid­ze, qui ont enlevé le titre en couple au détriment des Canadiens Jamie Salé et David Pelletier. En échange, le juge russe devait favoriser le couple français Gwendal Peizerat et Marina Anissina, sacré en danse lors de ces Jeux. Le Comité internatio­nal olympique avait néanmoins décidé de décerner une autre médaille d’or au couple canadien. L’ISU avait quant à elle suspendu Le Gougne et Gailhaguet pendant trois ans et les avait bannis des Jeux de Turin, en 2006.

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