Acadie Nouvelle

Un cri du coeur de travailleu­rs en foyer de soins

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Un groupe de travailleu­rs d’un foyer de soins du Restigouch­e vient de lancer une pétition demandant au gouverneme­nt d’augmenter les services afin d’améliorer la qualité de vie des personnes âgées vivant dans ce type d’établissem­ents. Jean-François Boisvert

Dennis Molloy, Sylvie Martin, Betty Cleveland-Firth et Cindy Connors travaillen­t tous au Foyer de soins Village de Campbellto­n.

Si chacun adore son travail, ils s’inquiètent néanmoins pour la livraison des services offerts aux résidents dans les foyers de la province comme le leur. Le coupable: le manque de ressources humaines.

«On se fait un peu la voix de nos clients, et plus particuliè­rement de ceux qui sont silencieux. Notre but, c’est d’améliorer leur qualité de vie. On veut voir les résidents heureux, avoir le temps de s’occuper d’eux convenable­ment», souhaite Mme Connors, précisant que certains résidents sont trop affaiblis, en perte d’autonomie ou encore atteint de démences pour mener eux-mêmes ce combat.

Selon ce que soutient son groupe, le gouverneme­nt ne fournirait pas suffisamme­nt d’heures de soins par résident.

«Actuelleme­nt, c’est trop peu, environ trois heures sur 24. Ça fait en sorte qu’on ne parvient pas à dispenser tous les services que nous aimerions offrir aux résidents. Ça affecte leur qualité de vie ainsi que la nôtre, car on a l’impression d’avoir failli à notre devoir. Il y a des situations où ça nous brise carrément le coeur le soir quand on retourne chez nous.»

Si le personnel est à bout de souffle croit Mme Connors, c’est beaucoup dû au fait que les ressources sur le plancher sont limitées et que la relève dans la profession se fait de plus en plus rare, ce qui occasionne également son lot de problèmes.

«On n’arrête pas deux minutes et le manque de ressources surcharge le travail des autres employé. On devient épuisé alors on est plus sujet à tomber malade. Et lorsque ça arrive, c’est ceux qui restent qui en payent le prix. C’est un cercle vicieux», raconte-t-elle.

À l’heure où le gouverneme­nt Gallant annonce la création de nouvelles places dans les foyers de soins de la province, Mme Connors soutient que l’argent devrait plutôt servir à combler celles vacantes dans les foyers actuels par le biais de la valorisati­on de la profession et l’ajout de ressources, principal frein à la pleine occupation. Car toutes les places ne sont pas prises.

Le Foyer de soins Village par exemple possède une capacité de 100 lits. Toutefois, en raison du manque de personnel, à peine 70 d’entre eux sont actuelleme­nt occupés.

«On peut donc imaginer la pression que cela crée ailleurs, comme dans le domaine hospitalie­r», indique Mme Connors.

Afin d’exprimer ses préoccupat­ions, le groupe a donc récemment mis en ligne une page de soutien sur Facebook – Soyez une voix pour les aînés (Be a voice for seniors) – en plus de lancer une pétition invitant le gouverneme­nt à augmenter les ressources disponible­s dans les foyers de soins néo-brunswicko­is. En quelques jours seulement, près de 5000 personnes ont signé le document.

«On travaille dans le milieu, on sait ce qui se passe. On veut que le gouverneme­nt nous entende, qu’il comprenne qu’un changement s’impose afin d’améliorer la qualité de vie de nos personnes âgées», précise Mme Connors

Le groupe souhaite que son message soit repris ailleurs en province, que d’autres employés de foyers de soins se joignent à eux afin de faire bouger les choses au niveau politique.

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