Acadie Nouvelle

TROU NOIR: LES MANIFESTAT­IONS ONT PORTÉ LEURS FRUITS

À première vue, les manifestat­ions organisées par les travailleu­rs saisonnier­s du Nouveau-Brunswick semblent avoir porté leurs fruits. Le gouverneme­nt fédéral a prévu une série de mesures dans son plus récent budget pour adapter le régime d’assurance-empl

- David Caron david.caron@acadienouv­elle.com

Le comité d’action sur l’assurance-emploi de la Péninsule acadienne se demande cependant si ces programmes seront efficaces.

De nombreuses manifestat­ions ont eu lieu dans la Péninsule acadienne et dans le comté de Kent cet hiver. Les chômeurs craignent notamment l’impact du trou noir, soit la période entre la fin des prestation­s de l’assurance-emploi et la reprise du travail saisonnier.

«Les manifestat­ions ont réussi à passer le message qu’il y avait un problème, particuliè­rement en ce qui a trait au trou noir. On se rend compte, en revanche, que le message a été entendu, mais il ne semble pas avoir été compris (…) Ça me paraît plus comme de la propagande de la part du gouverneme­nt pour donner l’impression qu’il s’attaque au problème», dit Jean-Maurice Landry, membre du comité d’action et candidat néo-démocrate aux prochaines élections provincial­es.

Dans son budget déposé mardi, le ministre fédéral des Finances a annoncé des investisse­ments de 80 millions $ en 2018-2019 et de 150 millions $ en 2019-2010 par l’entremise des ententes sur le développem­ent du marché du travail fédéral-provincial.

En misant sur des ressources existantes, Ottawa consacre également une somme de 10 millions $ en aide au revenu et à la formation.

«Dans les mois à venir, le gouverneme­nt collaborer­a avec des provinces clés afin de formuler conjointem­ent des solutions locales qui pourront être mises à l’essai pour appuyer le développem­ent de la main-d’oeuvre», peut-on lire dans le budget.

Aux yeux de M. Landry, le transfert de fonds fédéraux vers les provinces ne constitue pas le meilleur moyen d’aider les travailleu­rs saisonnier­s. Bien trop souvent, les programmes existants au Nouveau-Brunswick les pénalisent déjà, estime-t-il.

«Il y a deux personnes avec qui je suis en contact qui se sont fait refuser l’accès à des programmes de formation, alors ce n’est pas nécessaire­ment un programme universel. Ensuite, il faut assumer les frais de déplacemen­t et attendre environ 5 à 6 semaines pour obtenir un remboursem­ent et des indemnités de l’assurance-emploi.»

D’ailleurs, les travailleu­rs saisonnier­s n’ont pas nécessaire­ment besoin de formation, car ils connaissen­t déjà bien les rouages de leur métier. Ils ont plutôt besoin d’un moyen de toucher à un peu plus de revenus pour faire le pont entre deux périodes d’emploi, argumente-t-il.

OTTAWA DOIT AGIR RAPIDEMENT

Pour que les nouvelles mesures aient de l’impact, les différents paliers du gouverneme­nt doivent maintenant s’assurer que l’aide soit mis à dispositio­n le plus rapidement possible, croit Jean-Claude Basque, porte-parole du Front commun pour la justice sociale, basé à Moncton.

«Les gens sont en crise maintenant. Il faut alors que la province bouge pour mettre en place des programmes d’aide. C’est une bonne chose que le fédéral ait mis quelque chose dans le budget, mais c’est clair qu’il y a urgence d’agir.»

Depuis plusieurs années, le Front commun pour la justice sociale suggère que le nombre d’heures nécessaire­s pour se qualifier à l’assurance-emploi devrait être fixé à 360 heures dans l’ensemble du pays. Dans la zone de Restigouch­e-Albert, qui comprend la Péninsule acadienne, les gens doivent travailler un minimum de 490 heures.

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De nombreuses manifestat­ions pour dénoncer le trou noir ont eu lieu dans la Péninsule acadienne et dans le comté de Kent cet hiver. - Archives

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