Les crabiers sont ébranlés
La nouvelle a pris les crabiers de court. Ils croyaient que l’objectif serait plutôt de diminuer l’impact de la pêche sur les baleines de moitié. Ils craignent qu’une fermeture précoce ait un impact négatif sur les pêcheurs, les employés d’usines de transformation et tous ceux qui dépendent directement ou indirectement des revenus de la pêche. «C’est vraiment inattendu», affirme Robert Haché, directeur général de l’Association des crabiers acadiens. «Les options qui ont été présentées, et le fait qu’il va y avoir une tolérance zéro, c’est extrêmement inquiétant. Ça se peut que ça arrive très tôt dans la saison, et ça se peut que ça n’arrive pas du tout. On est un peu sous le choc. On comprend mal comment le MPO peut penser qu’il règlera une situation complexe de façon avantageuse pour tous les joueurs - y compris les pêcheurs, les travailleurs d’usines et les baleines - d’un coup de baguette magique.» M. Haché voit particulièrement d’un mauvais oeil l’option d’une fermeture statique. Selon lui, cette mesure aurait l’effet inverse de l’objectif. «Si vous fermez une zone pour la protection (des baleines), vous allez en fait créer un immense attrape-baleine. Tous les pêcheurs qui pêchaient à cet endroit vont mettre leurs casiers à la frontière (de la zone de fermeture). Et la baleine, quand elle va vouloir sortir, elle sera immanquable.» Le biologiste Matthew Hardy affirme que les scientifiques considèrent effectivement ce qu’il surnomme «l’effet clôture». «C’est quelque chose dont on discute dans différents domaines lorsqu’on parle de zones de protection marine. C’est un facteur que l’on considère. Mais on essaie de viser un ensemble de mesures qui assurent une plus grande protection pour la baleine. On vise donc à déplacer l’effort (de pêche) des zones où les baleines sont concentrées.» Le ministère propose aussi de réduire le nombre de casiers permis par pêcheur et de fermer la saison de pêche deux semaines plus tôt. - JMD