Une motion pour destituer le conseiller Gaudet défaite cinq votes contre quatre
Les choses s’enveniment à la Communauté rurale de Beaubassin-Est (CRBE). Les élus se sont prononcés sur une motion visant à destituer le conseiller Michel E. Gaudet de son droit de représentation de la municipalité auprès d’organismes externes.
La motion controversée, présentée par le conseiller Omer Leger, a finalement été défaite cinq votes contre quatre.
Le conseiller du quartier de Botsford accuse le conseiller de Grand-Barachois de ternir l’image de la communauté. Selon Omer Léger, Michel Gaudet manque de respect envers les gens qui siègent sur les comités dont il est le représentant municipal.
«[Et comme] plusieurs membres du conseil ont été approchés par des citoyens et membres de comités, je propose que toutes les nominations de Michel E. Gaudet au conseil, interne et externe, soient annulées.»
Pressé de présenter des faits concrets démontrant les égards de conduite du conseiller Gaudet, Omer Léger a indiqué qu’il n’avait rien à ajouter sur la question. Il n’a pas été en mesure d’énoncer précisément ce qui est reproché à Michel E. Gaudet.
Le principal intéressé commence à en avoir assez. Michel E. Gaudet a apostrophé le conseiller Léger.
«Au lieu de tenter de me faire taire, pourquoi vous ne dites pas clairement ce qui m’est reproché? J’ai été élu pour représenter les citoyens et c’est ce que je vais continuer de faire jusqu’au bout», a-t-il déclaré, suivi d’un tonnerre d’applaudissements par la soixantaine de citoyens présents.
Ce n’est pas la première fois que Michel E. Gaudet s’attire les foudres du conseil municipal. En octobre, il avait été accusé par des conseillers d’avoir tenu «un langage abusif ou inconvenant» à l’endroit de deux employés et qu’il refusait de s’en excuser.
Aucun enregistrement de la réunion en question n’a été fait, audio ou écrit. Encore une fois, aucune mention claire n’a été faite sur ce qui lui était reproché. L’affaire semble depuis être tombée dans l’oubli.
Michel Gaudet songe maintenant à poursuivre le conseiller Omer Léger ainsi que la municipalité de la CRBE pour diffamation.
«Je vais le faire si ça n’arrête pas. Ils veulent me faire taire parce que j’ose remettre en question des idées préconçues. J’ai été élu pour représenter la communauté. En me faisant taire, ils veulent faire taire les citoyens. C’est à ne rien comprendre.»
DE L’AIDE RECHERCHÉE
Sollicitée par l’Acadie Nouvelle, l’Association francophone des municipalités du Nouveau-Brunswick hésite à commenter le cas de la CRBE directement. Frédérick Dion y voit un conflit de nature politique, qu’il préfère laisser aux élus le soin de débattre.
Le directeur général constate toutefois un besoin grandissant d’une instance indépendante pour gérer des questions semblables au Nouveau-Brunswick. Le Québec, dit-il, a un modèle intéressant qui pourrait être émulé ici.
«Ils ont une commission municipale, qui est une entité indépendante, créée par une loi provinciale. C’est un tribunal administratif, qui a aussi un rôle de médiateur et de tuteur lorsque nécessaire.»
Il constate que les municipalités qui sollicitent de l’aide ont tendance à se tourner vers le ministère de l’Environnement et des gouvernements locaux, qui leur ferme la porte. Même l’AFMNB ne peut prêter main-forte, dit Frédérick Dion, car ce n’est pas son rôle.
Les conflits qui ont fait les manchettes depuis les dernières semaines (Tracadie et la CRBE) démontrent le besoin d’une nouvelle instance pour aider les municipalités, dit-il.
«Je crois qu’on est rendu là dans notre réflexion collective. Il faudrait maintenant se donner les outils nécessaires pour accompagner nos municipalités, de manière à ce qu’elles ne se retrouvent pas seules lorsqu’elles ont besoin d’aide.»