Acadie Nouvelle

Phénix à Bathurst: obligée de recourir au bien-être social

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Les membres de l’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) de Bathurst ont organisé une manifestat­ion, mercredi matin, à Bathurst, pour exprimer leur colère contre le système de paie Phénix. Idrissa Diakité

Une trentaine d’employés fédéraux de la région ont déploré la lenteur du gouverneme­nt canadien à trouver une solution durable aux ratés de système. Monique Laplante, de l’AFPC, rappelle que ça fait deux ans que certains de leurs membres ne sont pas payés du tout ou ne reçoivent pas tout leur salaire.

«On a dit dès le début au gouverneme­nt fédéral que le système Phénix est une erreur. Il ne nous a pas écoutés et il a laissé aller les fonctionna­ires expériment­és du service de paie. Avec les résultats que l’on connaît.»

Plusieurs employés fédéraux ont partagé leurs problèmes lors de cette manifestat­ion.

De retour de son congé de maladie, en janvier 2017, Thérèse Plourde n’a pas été payée pendant quatre mois.

«J’ai des factures à payer ainsi que l’hypothèque de ma maison. J’ai été obligée d’avoir recours à l’aide au revenu. Ce n’est pas plaisant que je sois obligée de subir tout ceci par la faute du gouverneme­nt fédéral», mentionne Mme Plourde.

Pour Camille Arsenault, ses problèmes de salaire ont commencé lorsqu’elle a fait une demande de transfert de Shediac à Bathurst.

«Après mon transfert à Bathurst, j’ai remarqué qu’il manquait 20% de mon salaire. À ce moment, j’ai fait une demande de salaire d’urgence. Quelques semaines après, j’ai su que le système Phénix indiquait que je n’étais plus à l’emploi du gouverneme­nt fédéral. Ils ont pu régler ce problème, mais en ont créé d’autres. Quelques jours après, le système indiquait que j’étais une employée du Québec au lieu du Nouveau-Brunswick. Cette situation a occasionné d’autres déductions sur mon salaire», souligne Mme Arsenault.

Aline Boucher, qui a toujours accepté des postes par intérim, dit être obligée de demander une marge de crédit à sa banque pour couvrir ses besoins.

«J’ai toujours accepté des postes par intérim au sein de la fonction publique. Malheureus­ement, je n’ai pas été payé depuis six semaines. Je vais aller demander une marge de crédit auprès de ma banque. Qui est-ce qui va payer les intérêts? Les employés ne devraient pas prendre de marge de crédit parce qu’ils n’ont pas eu leur salaire par la faute du gouverneme­nt. On m’a offert l’opportunit­é de demander le salaire d’urgence, mais je ne veux pas embarquer dans ce système pour ne pas me créer d’autres problèmes.»

«On va lancer une pétition nationale pour demander que le gouverneme­nt continue d’embaucher des spécialist­es de la paie pour être capable de payer les fonctionna­ires. On veut que nos employés soient dédommagés pour les préjudices subis au cours des deux dernières années», mentionne Monique Laplante.

Dans son budget présenté mardi, le gouverneme­nt Trudeau s’engage à prendre toutes les mesures requises pour améliorer le système, y compris celle de remplacer Phénix par un nouveau système de paie. Pour y arriver, il dépensera 453 millions $ sur cinq ans, ce qui fera grimper la facture totale du système à près d’un milliard de dollars.

Des employés supplément­aires seront embauchés, mais les fonctionna­ires ne seront pas indemnisés quant au stress psychologi­que causé par les ratés de Phénix.

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