Sans surprise, la Nationale dépasse les attentes
À l’instar de quatre des plus grandes banques au pays, la Banque Nationale a livré des résultats supérieurs aux attentes des analystes au premier trimestre en plus de remanier une partie de son équipe de direction.
La banque québécoise a vu ses profits bondir de 11% au cours de la période de trois mois terminée le 31 janvier pour s’établir à 550 millions $, ou 1,46$ par action.
«Nos résultats ont été excellents, a commenté le président et chef de la direction de la Banque Nationale, Louis Vachon, mercredi au cours d’une conférence téléphonique avec les analystes. La croissance a été supérieure à 10% dans tous nos secteurs d’activité, notamment grâce à la gestion de nos coûts et de notre approche à l’égard du risque.»
Abstraction faite des éléments non récurrents, l’institution financière a affiché un profit ajusté de 556 millions $, ou 1,48$ par action, en progression de 10,8% par rapport au premier trimestre de l’exercice précédent.
Cette performance a dépassé les attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur un bénéfice ajusté par action de 1,42$.
Jusqu’à présent, cinq des six principales institutions financières canadiennes ont dépassé les attentes, alors que la Banque TD sera la dernière à faire le point sur sa performance financière trimestrielle jeudi.
«Nous estimons que les résultats de la Banque Nationale sont très solides et qu’ils témoignent de sa diversification», a commenté l’analyste John Aiken, de Barclays Marchés des capitaux, dans une note envoyée à ses clients.
Les revenus de l’institution financière établie à Montréal ont affiché une croissance de 11%, à 1,8 milliard $.
La croissance des bénéfices a été supérieure à 10% dans le secteur des services aux particuliers et entreprises, qui a affiché un résultat net de 230 millions $, en progression de 11% sur un an.
À l’international, les profits ont été de 50 millions $, en hausse de 32%, tandis que du côté de la gestion de patrimoine, le bénéfice net a progressé de 21%, à 120 millions $. Finalement, la division des marchés financiers a généré un bénéfice de 204 millions $, en hausse de 14%.
DES MAUVAISES CRÉANCES
Néanmoins, les pertes sur créances ont été de 87 millions $ au premier trimestre, alors qu’elles avaient été de 60 millions $ à la même période en 2017. Selon la Banque Nationale, ce résultat est attribuable à sa filiale américaine Credigy, spécialisée dans l’achat et le recouvrement de comptes clients en souffrance.
L’analyste Darko Mihelic, de RBC Marchés des capitaux, a expliqué que cela découle d’un partenariat entre Credigy et le Lending Club – une entreprise de technologie financière établie à San Francisco – annoncé en 2016, mais qui n’a pas été renouvelé.
En vertu de l’entente, la filiale américaine de la Banque Nationale devait acheter pour 1,3 milliard $ US en prêts personnels plus risqués de son partenaire.
«Puisque c’est la saison des prêts, nous nous attendons à ce que les pertes sur créances augmentent», a écrit M. Mihelic, dans une note.
LÉGER REMANIEMENT
La Banque Nationale a par ailleurs annoncé que sa vice-présidente à la direction, particuliers-entreprises et marketing, Diane Giard, quittait pour la retraite après une carrière de plus de 35 ans dans le domaine bancaire.
Son poste sera comblé par Lucie Blanchet, qui devient première vice-présidente à la direction, particuliers et marketing, et Stéphane Achard, nommé premier vice-président à la direction, entreprises et assurances.
Par ailleurs, la première vice-présidente à la direction, ressources humaines et affaires corporatives, Lynn Jeanniot, a également fait part de son intention de prendre sa retraite.
À la Bourse de Toronto, l’action de la Banque Nationale a clôturé à 62,26$, en baisse de 1,46$, ou 2,29%.