Le Duo baroque La Tour vous invite à Versailles
Le Duo baroque La Tour, qui parcourt l’oeuvre de Robert de Visée avec son plus récent opus, est devenu le premier ensemble à enregistrer ce répertoire dans une version pour théorbe et flûte à bec. Le luthiste Michel Cardin qualifie cette musique d’une richesse extraordinaire.
Fondé en 2009, le Duo baroque La Tour a donné ses premiers concerts en 2010. L’ensemble, formé de Michel Cardin (théorbe et luth) de Moncton et Tim Blackmore (flûte à bec) de Saint-Jean, lance son cinquième album Après les danses, la musique baroque écossaise, le répertoire français au temps de Louisbourg et les compositeurs de Dresde, le duo explore l’oeuvre de Robert de Visée. Michel Cardin explique que ce musicien qui a vécu au tournant du 18e siècle a été l’un des plus sollicités à la cour de Louis XIV. Il allait aussi régulièrement à Paris offrir des concerts et enseigner. Guitariste, luthiste, théorbiste et compositeur, il a laissé près de 200 compositions dans 700 versions différentes soit pour instrument seul ou pour ensembles. Michel Cardin souligne que sa musique a surtout été jouée par des guitaristes.
«Ce disque de Visée est un nouveau répertoire pour nous qui est vraiment extraordinaire. C’est surtout de la musique connue par les guitaristes, mais cet arrangement en musique de chambre est beaucoup moins connu», a expliqué le professeur et luthiste.
«Quand Tim Blackmore m’a parlé de cette musique, pour moi, ç’a été une sorte découverte parce que je ne pensais pas que c’était aussi bon que ça. Quand on regarde la mélodie et l’harmonie, c’est une musique typique de l’époque qui est modérée, raffinée et qui ne veut pas faire trop d’éclat. En l’essayant avec les instruments, la combinaison des sonorités et de rythmes apporte toutes sortes de subtilités harmoniques et mélodiques.»
L’album comprend une quarantaine de courtes pièces qui offrent un survol de son répertoire. Le duo a choisi des oeuvres dans les livres les plus importants du compositeur français. Le disque a été enregistré à la Salle Neil-Michaud à l’Université de Moncton l’été dernier.
Il s’agit d’une production entièrement néo-brunswickoise. Léandre Bourgeois a assuré la prise de son. Michel Cardin considère que ce répertoire joué dans cette formule théorbe et flûte est une véritable révélation. Ils ont présenté quelques pièces en concert.
«Quand on a joué cette suite de Visée, tout d’un coup, les spectateurs se sont mis à applaudir comme des bons. On s’est rendu compte que ce n’est pas une musique qui flash, mais une musique qui touche et qui prend au coeur. La chaleur des applaudissements a été une espèce de preuve spontanée.»
Selon ses recherches, ce projet d’enregistrement constituerait une première mondiale. C’est la première fois que ce répertoire de Visée est enregistré dans une version pour flûte à bec et théorbe. Le musicien considère qu’il s’agit d’une combinaison idéale.
«La flûte est bien distincte, le théorbe est tout seul en dessous. Quand je fais le continuo (la basse continue), je construis mon accompagnement. C’est un peu comme le jazz en fait. On donne un minimum d’information musicale et le musicien doit construire là-dessus.»
Après un lancement qui a déjà eu lieu à Moncton, le duo présentera deux autres concerts de lancement au Centre des arts de Saint-Jean, le 22 avril à 14h et à la Galerie 78 à Fredericton, le 29 avril à 14h.
Ces deux musiciens ont aussi des feuilles de route respectives bien garnies. Tim Blackmore joue avec plusieurs formations, dont le Studio de musique ancienne de SaintJean qu’il dirige, tandis que Michel Cardin enseigne à l’Université de Moncton et a des activités en musicologie. Il a signé un bon nombre de publications.