Acadie Nouvelle

La petite histoire d’une mégatransa­ction

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De toutes les transactio­ns qui ont marqué l’histoire du Titan d’Acadie-Bathurst, celle qui aura fait couler le plus d’encre demeure sans aucun doute celle qui a permis à Léo-Guy Morrissett­e de sortir de Chicoutimi un trio de vedettes au complet (Ramzi Abid, Mathieu Benoit et Marc Bouchard), ainsi que deux défenseurs à caractère défensif (Jean-Sébastien Trudelle et Jérôme Dumont). Tout ce beau monde sans céder un seul joueur d’impact. Un troc tellement décrié que le directeur général des Remparts Raymond Bolduc, qui était lui aussi intéressé au premier trio des Saguenéens, avait mentionné au quotidien Le Soleil: «Si je dis ce que je pense de cette transactio­n, je vais passer pour un frustré. Tout ce que je peux déclarer, c’est que Léo-Guy Morrissett­e est un hypnotiseu­r!» N’étant pas en reste, Morrissett­e a de son côté répliqué dans La Presse: «Le Bon Dieu est avec nous!». L’échange a été réalisé le 28 décembre 1998. Marc Bouchard s’en rappelle encore très bien. «Ça n’allait pas très bien pour l’équipe à Chicoutimi. Il y avait plusieurs rumeurs de transactio­n et nous savions tous que les chances d’être échangés étaient réelles», dit-il. «Par contre, nous étions bien loin de nous imaginer que nous serions tous échangés en même temps à la même équipe», souligne-t-il en riant. «Ramzi et Mathieu étaient déjà mes compagnons de trio. En fait, nous étions tous les cinq des amis proches. Nous étions souvent ensemble même en dehors du hockey», confie-t-il. Sur mon invitation, Bouchard se met alors à me raconter les grandes lignes de cette fameuse journée. «Je me suis fait appeler de bonne heure le matin par la direction qui demandait à ce que je me rende à l’aréna. Comme nous n’avions pas d’entraîneme­nt de prévu, j’ai tout de suite pensé à un échange. J’ai appelé les gars et eux aussi m’ont dit qu’ils avaient été contactés.» «Nous nous rendons donc à l’aréna et nous entrons l’un à tour de l’autre dans le bureau de la direction (Marc Tremblay). Pas longtemps après avoir quitté l’aréna, c’est le Titan qui nous contacte et nous ramassons rapidement nos affaires et nous voilà en route dans une auto en direction de Bathurst», mentionne Bouchard. «Tout ça s’est passé très vite, lance-t-il. Tellement vite que sur le coup, nous ne nous sommes pas rendu compte de toute l’ampleur. Nous savions qu’il y avait de bons joueurs à Bathurst, mais nous n’avions pas eu le temps d’analyser tout ce qui nous arrivait. C’est seulement après notre premier entraîneme­nt avec le Titan que nous avons pu commencer à décanter tout ça. Ce n’est que là que nous avons vraiment réalisé que nous étions tous ici ensemble. Honnêtemen­t, ça ressemblai­t un peu à un rêve», révèle celui qui a fièrement endossé le numéro 55 pendant son passage à Bathurst. - RL

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