Acadie Nouvelle

Le budget fédéral du gouverneme­nt Trudeau

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Ceux qui, année après année, ont l’habitude de se plaindre que le budget fédéral n’offre rien pour nos régions devront changer leur fusil d’épaule cette année. En effet, ce budget répond pour l’essentiel à la longue liste de requêtes que les observateu­rs politiques et financiers ont fait connaître dans les jours qui ont précédé le dépôt du budget.

D’entrée de jeux j’ai identifié au moins six mesures qui répondent spécifique­ment à des besoins soit de la communauté francophon­e, soit de la province ou encore des régions de l’est du pays.

N’en déplaise à ces savants analystes, le budget est plus qu’une colonne de chiffres qui mesure la richesse, l’endettemen­t, ou encore la capacité des citoyens à payer des taxes.

Un budget c’est le document le plus important que dépose un gouverneme­nt dans une année. Bien sûr, doit-il répondre aux critères mentionnés plus haut, mais il doit surtout donner le ton au style de gouvernanc­e que veut nous offrir le gouverneme­nt et, plus important encore, il doit, dans une certaine mesure, nous permettre de rêver - ou à tout le moins d’espérer.

Ce budget nous offre les deux: une possibilit­é de rêver, mais surtout beaucoup d’espoir!

On peut donc rêver de pouvoir vivre dans une société égalitaire quand le gouverneme­nt nous annonce que des mesures sont prises pour briser les murs de l’inégalité entre les hommes et les femmes. Dieu sait si, malgré des avancées considérab­les dans ce domaine, beaucoup reste à faire.

L’espoir renaît dans ce budget quand le gouverneme­nt annonce qu’il va s’occuper du trou noir et qu’il réserve du financemen­t pour assurer la survie des médias en région. C’est un cri du coeur lancé par notre quotidien l’automne dernier qui a certes contribué à ce déblocage.

L’espoir renaît également quand un nouveau plan quinquenna­l sur les langues officielle­s est annoncé avec des centaines de millions de dollars ajoutés. Plus que de l’espoir, le gouverneme­nt fait un pas dans la bonne direction quand il bonifie les congés parentaux pour permettre aux deux conjoints de participer aux responsabi­lités familiales inhérentes à une nouvelle naissance.

Il y avait un lustre que nous n’avions pas vu dans un budget des mesures spécifique­ment adressées à notre province. Le projet pilote visant le vieillisse­ment est un bon indicateur nous permettant de croire que quelqu’un nous écoute là-bas à Ottawa. C’est également un signe évident que nos représenta­nts sont vigilants quand vient le temps de défendre nos intérêts!

Seul bémol à cet élan d’optimisme: j’ai eu un petit pincement au coeur dans l’énoncé concernant la volonté du gouverneme­nt d’en finir éventuelle­ment avec Phénix. Si c’est une bonne nouvelle pour les fonctionna­ires, espérons que c’en sera également une pour les gens de la Miramichi.

Bref, la santé financière du gouverneme­nt fédéral est de loin meilleure que celle de notre province. C’est à ce moment que l’on droit profiter de l’aide des fédéraux quand ça force un peu en région.

Les conservate­urs de Stephen Harper n’avaient pas compris cela, mais ce budget nous permet de croire que le gouverneme­nt Trudeau pense encore à nous!

Un groupe d’analystes politiques croit que le budget fédéral déposé cette semaine démontre l’obsession du gouverneme­nt libéral à dépenser afin de plaire à sa base de partisans. La philosophi­e libérale est «si l’économie va bien, il faut dépenser davantage et que si l’économie ne va pas bien, il faut dépenser encore davantage».

Ces mêmes analystes voient «un budget préélector­al sans vision ni plan pour le long terme, tout simplement une distributi­on de millions de dollars afin de plaire au plus grand auditoire possible. De toute évidence Justin Trudeau tente de s’accaparer des politiques et du plan d’action du NDP».

Il n’y a rien dans ce budget qui reconnaît les inquiétude­s et les menaces causées par les positions de Donald Trump, l’éventuelle possibilit­é d’augmentati­on de l’inflation ainsi que des taux d’intérêt.

Justin Trudeau s’est entouré de conseiller­s de Toronto qui ont ruiné l’Ontario et qui, comme lui, favorisent l’apparence plutôt que de la substance.

Il est évident que le Parti libéral voit Justin Trudeau comme une source d’embarras. Il s’efforce de l’envoyer régulièrem­ent à l’extérieur du pays. Toutefois cette stratégie attire maintenant les sarcasmes des autres pays. Des médias du monde entier ont ridiculisé cette semaine les actions enfantines de Justin Trudeau et son manque de maturité.

Le Journal de Québec parle des voyages de Justin Trudeau comme « d’un cirque ambulant. Un premier ministre qui n’en a que pour les spectacles et incapable de représente­r son pays dignement. Des déguisemen­ts ridicules qui ont déclenché les moqueries du monde entier». Pour sa part le Journal de Montréal dit: «La planète s’est beaucoup moquée, avec raison, des déguisemen­ts indiens de l’adolescent immature assis dans le fauteuil du premier ministre. Du tourisme familial à nos frais. Cette obsession pour les costumes traduit certes le vide abyssal de l’absence de personnali­té de cet adolescent».

Ce dernier voyage de Justin Trudeau fut un désastre total pour la crédibilit­é du Canada.

Que Justin Trudeau soit une source d’embarras pour le Parti libéral est leur problème. Qu’il soit devenu une source d’embarras et de ridicule pour le Canada est beaucoup plus dommageabl­e. Les enfantilla­ges, les effets théâtraux dans les dentelles et les costumes ne sont pas ce que le Canada a besoin dans ses relations mondiales. Les menaces économique­s et politiques qui pointent à l’horizon demandent du leadership et de la maturité d’esprit ce que Justin Trudeau n’a pas de toute évidence.

Le fait que le budget libéral néglige intentionn­ellement de mettre en place un plan d’action afin d’être prêt pour les conséquenc­es des positions de Donald Trump est inconcevab­le. Il est évident que l’entourage de Justin Trudeau partage sa passion pour les actes théâtraux, les selfies, les costumes et la perception.

Toutefois, le fait de vouloir ignorer la réalité et de vouloir la remettre à plus tard ne fera pas disparaîtr­e les défis du pays avec une simple fermeture de rideaux.

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Le ministre des Finances, Bill Morneau, et le premier ministre Justin Trudeau, à leur arrivée en Chambre, mardi, pour le dépôt du budget. - La Presse canadienne: Sean Kilpatrick
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