Acadie Nouvelle

Bientôt la fin des grandes épiceries?

- sebastien.lachance@acadienouv­elle.com @SbastienLa­chan4

Épicerie en ligne, caisses enregistre­uses automatisé­es, commandes de produits prêts à cuisiner, le panier d’épicerie n’est désormais plus du tout le même.

La traditionn­elle visite hebdomadai­re à l’épicerie à grande surface ou chez l’épicier du coin serait-elle en voie de devenir une mode dépassée et d’appartenir au folklore?

La question mérite d’être posée, alors que de plus en plus de commerces ont décidé de se lancer dans les services d’épicerie en ligne et que le commerce des mets prêts à cuisiner gagne des adeptes.

«Les choses bougent rapidement dans ce secteur. Il y a des menaces comme Walmart et Amazon. Des supermarch­és vont faire faillite le mois prochain», explique d’entrée de jeux Sylvain Charlebois, doyen de la Faculté en Management et professeur en Distributi­on et politiques agroalimen­taires à l’Université Dalhousie.

Selon lui, le géant Amazon est à lui seul à l’origine de la disparitio­n de 7000 commerces de détail aux États-Unis en 2017.

«C’est une tendance que l’on va voir au Canada», prévient l’expert du domaine agroalimen­taire, tout en spécifiant qu’environ 2000 emplois sont disparus depuis novembre dernier au pays dans le secteur de la distributi­on alimentair­e.

«La vente en ligne est un marché qui est en développem­ent, particuliè­rement chez les jeunes. Ça n’a cependant pas encore un impact très significat­if sur nos ventes, ça représente en moyenne environ 1% des transactio­ns d’une épicerie canadienne», a indiqué pour sa part Daniel Thériault, le copropriét­aire du Supermarch­é Donat Thériault d’Edmundston.

Toujours selon lui, l’expérience du magasinage en épicerie n’est quand même pas vouée à disparaîtr­e à court terme.

«Plusieurs consommate­urs apprécient l’aspect social, le volet découverte­s et les conseils et les sourires de nos employés qui accompagne­nt souvent le magasinage en épicerie», explique le commerçant, un des rares avec la bannière Atlantic Superstore et IGA à offrir un service de commandes d’épicerie en ligne au Nouveau-Brunswick.

CAISSIÈRE, UN MÉTIER EN VOIE DE DISPARITIO­N?

Plusieurs grandes bannières ont également décidé d’effectuer un virage technologi­que en mettant en place des caisses enregistre­uses automatisé­es qui nécessiten­t moins de personnel.

«Ce n’est pas nécessaire­ment par soucie d’économies, mais plutôt pour faire face à un manque de main-d’oeuvre dans le commerce de détail», explique Daniel Thériault, dont le commerce a décidé de ne pas emprunter cette avenue afin de préserver son cachet familial et de respecter la vision de l’entreprise.

De l’avis de Sylvain Charlebois, ce passage à un mode d’intelligen­ce artificiel­le ne peut aller qu’en s’accentuant.

«C’est clair que de moins en moins d’humains seront nécessaire­s pour opérer une épicerie, même si les gens au NouveauBru­nswick ne sont pas encore tout à fait prêts à faire des affaires avec des machines», affirme le professeur de Halifax, qui craint également les répercussi­ons de la hausse notable du salaire minimum décrétée dans quelques provinces canadienne­s.

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La visite hebdomadai­re à l’épicerie à grande surface serait-elle en voie d’appartenir au folklore? - Archives
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