Acadie Nouvelle

LE N.-B. À LA REMORQUE

- Anne-Marie Provost anne-marie.provost@acadienouv­elle.com

Le manque de physiothér­apeutes se fait sentir dans le sud comme dans le nord de la province et des profession­nels aimeraient un coup de pouce pour les aider dans le recrutemen­t.

Jean-Michel Cormier, physiothér­apeute depuis six ans, est actionnair­e de la clinique privée Max Health Institute à Shediac. Le recrutemen­t du personnel est difficile, constate-t-il.

«C’est difficile pour la gestion d’une entreprise quand il n’y a pas de relève. Et la demande est là. Présenteme­nt, dans ma clinique, nous sommes deux physiothér­apeutes et l’horaire est surchargé. Nous avons un peu de difficulté à répondre à la demande de clients. Nous aurions de la place pour embaucher un nouvel employé, mais ils ne sont pas disponible­s», souligne le physiothér­apeute.

Il constate que la situation s’est empirée dans les dernières années.

«Ça devient de plus en plus difficile. C’est peut-être en lien avec l’augmentati­on des cliniques privées. Il y a une plus grande demande pour du personnel», analyse Jean-Michel Cormier.

Les futurs physiothér­apeutes étudient à l’extérieur de la province, car la formation ne se donne pas au Nouveau-Brunswick. Comme d’autres, le profession­nel espère arriver à attirer des étudiants pour faire un stage et potentiell­ement les embaucher.

PIRE DANS LE NORD

La situation est pire dans le nord de la province, estime Pierre-Luc Gionet, de la clinique privée Physio 360 Plus, à Bathurst. L’effet se fait sentir sur les listes d’attente.

«Habituelle­ment, au privé, tu as accès au physiothér­apeute en quelques semaines. Mais là, c’est rendu que c’est plus d’un mois d’attente. Alors l’employé ou la personne blessée ne peut pas avoir accès à des soins aussi rapidement qu’il veut. Ça se fait ressentir. Je vois les patients entrer et je vois leur déception quand ils constatent les délais», raconte le physiothér­apeute. Selon lui, il n’y a pas assez de jeunes diplômés qui reviennent dans leur région d’origine une fois leurs études complétées à l’extérieur de la province. Il cite en exemple sa cohorte à l’Université d’Ottawa, où la moitié des diplômés originaire­s du Nouveau-Brunswick sont restés pour pratiquer en Ontario et au Québec.

Le profession­nel constate que le gouverneme­nt fait un effort pour aider les cliniques à recruter des stagiaires, mais il aimerait un coup de pouce supplément­aire.

«Nous n’avons pas accès à une liste de finissants des université­s pour les approcher et leur dire qu’il y a un manque dans le Nord. Leur dire “tu viens du Nord, es-tu prêt à revenir y travailler”. Il faut que je creuse fort pour aller voir les université­s et savoir si des étudiants viennent du Nord», rapporte Pierre-Luc Gionet.

DIX POSTES À COMBLER

Le Collège des physiothér­apeutes du Nouveau-Brunswick, qui agit en tant qu’organisme de réglementa­tion, a refusé notre demande d’entrevue.

L’organisme a référé l’Acadie Nouvelle au ministère de la Santé, pour qui près de la moitié des physiothér­apeutes seraient à l’emploi.

Une agente des communicat­ions du ministère nous a indiqué par courriel que le nombre de nouveaux finissants par année suffit normalemen­t à répondre à la demande dans le secteur public.

Il y a toutefois une dizaine de postes à combler au sein du Réseau de santé Vitalité et on rapporte des départs récents vers le secteur privé, où la demande serait présenteme­nt à la hausse.

Le ministère qualifie la situation de «plutôt exceptionn­elle».

On précise que les réseaux de santé Vitalité et Horizon sont inscrits à des salons carrières et autres événements de recrutemen­t pour pourvoir ces postes.

«Ce n’est pas juste moi. Il y a un bon cinq ou six cliniques dans la région du Nord-Est, incluant le Restigouch­e et la Péninsule, qui cherchent des physiothér­apeutes à temps plein», poursuit-il.

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 ??  ?? Autant les cliniques privées que le secteur public ont de la difficulté à recruter des physiothér­apeutes au Nouveau-Brunswick. - Archives
Autant les cliniques privées que le secteur public ont de la difficulté à recruter des physiothér­apeutes au Nouveau-Brunswick. - Archives
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