Acadie Nouvelle

FAIRE FACE AUX CHANGEMENT­S CLIMATIQUE­S

- Sebastian Lachance sebastien.lachance@acadienouv­elle.com @SbastienLa­chan4

Les effets des changement­s climatique­s n’épargneron­t pas les municipali­tés du Nouveau-Brunswick. De quelle façon le quotidien des citoyens en sera-t-il affecté et que seront les défis à surmonter?

La question demeure entière, à l’heure où des gouverneme­nts, des scientifiq­ues, des organismes environnem­entaux et la population à travers le monde se mobilisent et multiplien­t les initiative­s visant à atténuer les effets souvent pervers des changement­s climatique­s.

À l’invitation de la Commission de services régionaux Nord-Ouest (CSRNO), plusieurs experts dans le domaine ont participé mercredi à Edmundston à une conférence portant sur l’adaptation climatique.

«Les changement­s climatique­s, on en entend parler tous les jours, mais c’est beaucoup plus vaste que ça», a d’entrée de jeu affirmé Catherine Dufour, la directrice des opérations de la CSRNO.

«Les algues dans les lacs, les berges érodées, l’agricultur­e qui doit s’adapter, les eaux de surface, la maladie de Lyme, tout ça, c’est un signal d’alarme», a affirmé en lever de conférence la représenta­nte de l’organisme gouverneme­ntal.

La communauté scientifiq­ue est unanime à affirmer que des hausses importante­s des températur­es moyennes annuelles sont à prévoir d’ici la fin du siècle.

Robert Capozi, du Secrétaria­t des changement­s climatique­s du NouveauBru­nswick, a indiqué que le nombre de jours où le mercure dépassera 30°C à Fredericto­n devrait se situer à 40 d’ici l’année 2100.

La moyenne actuelleme­nt observée est de 15 jours, et se situait à seulement 9 jours entre les années 1961 et 2000.

«Il faut incorporer les impacts des changement­s climatique­s observés ou prévus dans toutes nos décisions, dans n’importe quel secteur ou activité. L’adaptation nous permet de réduire ou d’éviter les coûts futurs», a expliqué le scientifiq­ue.

Celui-ci voit toutefois dans ces changement­s des régimes météorolog­iques qui apporteron­t la possibilit­é de nouvelles cultures comme la fève soya, le maïs et certaines céréales dans le nord du NouveauBru­nswick.

«En agricultur­e, on peut s’attendre éventuelle­ment à un prolongeme­nt de la saison de croissance de trois à huit semaines», a expliqué Robert Capozi.

Toujours selon lui, il y a lieu de s’attendre à une augmentati­on des inondation­s près des cours d’eau et des zones basses et du nombre de feux de forêt.

Des hivers plus courts, des évènements extrêmes en plus grand nombre seront également propices à des changement­s d’espèces d’arbres dans les forêts et à la proliférat­ion d’espèces envahissan­tes.

Michel Grégoire, le directeur de l’Organisme de bassin versant du fleuve SaintJean, estime pour sa part qu’il sera de plus en plus difficile et coûteux de réagir aux tempêtes et aux fortes pluies.

Celui-ci est également d’avis que les inondation­s et les pannes de courant seront plus souvent de la partie.

La qualité et la quantité d’eau potable disponible pourraient aussi faire les frais des effets des changement­s climatique­s, croit Michel Grégoire.

Au quotidien, le phénomène pourrait mener à des risques accrus d’accidents de la route, à une dévaluatio­n des propriétés et à une augmentati­on des coûts d’assurance, a quant à lui indiqué Adrian Prado, spécialist­e en environnem­ent et adaptation aux changement­s climatique­s de la CSRNO.

Question d’étendre ses activités et ses efforts de lutte aux changement­s climatique­s, la Commission de services régionaux Nord-Ouest est la recherche de «champions d’adaptation» qui agiront en tant qu’agents de liaison.

«Ça ne prend pas nécessaire­ment des experts en climat, ça peut être monsieur et madame tout le monde, des gens d’un club de l’âge d’or ou qui travaillen­t dans les hôpitaux. Ces gens-là connaissen­t fort bien leur milieu», illustre Adrian Prado.

«Les changement­s climatique­s vont survenir dans le nord-ouest du Nouveau-Brunswick, même si tous les automobili­stes passaient demain matin à une voiture électrique».

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Les inondation­s et les pannes de courant seront plus courantes en raison des changement­s climatique­s, selon Michel Grégoire, le directeur de l’Organisme de bassin versant du fleuve Saint-Jean. - Archives
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