Des municipalités acadiennes engagées dans la lutte aux changements climatiques
À l’heure où le réchauffement planétaire menace, comment nos villes et nos villages peuvent-ils contribuer à la lutte aux changements climatiques?
Aménagement du territoire, efficacité énergétique des bâtiments, transports en commun, gestion des déchets, les municipalités ont un rôle déterminant à jouer dans la lutte aux changements climatiques.
Frédérick Dion, directeur général de l’Association des municipalités francophones du Nouveau-Brunswick, estime que la prise de conscience progresse dans le monde municipal. «On est au tout début de ces réflexions et des actions qu’on pose. On est dans la bonne direction, mais ça ne va pas encore assez vite», reconnaît-il.
Vingt-sept municipalités membres de l’AFMNB se sont engagées dans le programme Partenaires dans la protection du climat. Elles sont tenues de faire l’inventaire de leurs émissions de gaz à effet de serre pour ensuite prendre des mesures concrètes.
L’association les encourage par exemple à intégrer plus de voitures électriques à leur flotte des véhicules et à installer des bornes de recharge en mode autopartage. Une quinzaine de municipalités ont embarqué et espèrent recevoir des investissements du Fonds municipal vert, financé par le gouvernement fédéral.
L’utilisation de véhicules électriques demeure marginale dans les milieux ruraux au Canada. Pour autant, Frédérick Dion croit que les municipalités doivent prendre les devants. «On se dit que les municipalités doivent montrer l’exemple», dit-il.
L’AFMNB incite également ses membres à se tourner vers la biomasse. Douze municipalités francophones évaluent actuellement la possibilité d’installer un système de chauffage aux granules et copeaux de bois dans certains édifices municipaux. C’est notamment le cas de Caraquet, Néguac, Dieppe, Tracadie, Moncton, Saint-Léonard ou encore Pointe-Verte.
«Ça va diminuer les gaz à effets de serre et encourager l’économie locale: au lieu d’acheter du mazout, on va utiliser les ressources de la région et créer de l’emploi», explique Frédérick Dion.
L’an dernier, la Fédération canadienne des municipalités a mis sur pied un programme de 57 millions de dollars pour venir en aide aux villes qui souhaitent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
Selon l’organisme, les municipalités pourraient avoir un impact sur près de la moitié des émissions générées au pays.
Cependant, la province est encore peu active dans ce domaine.
Les 37,5 millions $ du nouveau Fonds du Nouveau-Brunswick pour les changements climatiques serviront d’abord à réduire la consommation d’énergie du gouvernement. Peu de moyens sont mis à disposition des municipalités pour les aider à prendre le virage écologique.
«Il y a encore beaucoup de chemin à faire, déplore Frédérick Dion. Au niveau provincial, il y a peu d’initiatives et peu de programmes. Autre qu’Efficacité NB, il n’y a pas assez d’incitatifs.»