Acadie Nouvelle

Le changement d’heure: néfaste pour l’horloge interne?

- Marie Toulgoat marie.toulgoat@acadienouv­elle.com

Dimanche, le Nouveau-Brunswick se mettra à l’heure d’été. La procédure adoptée en 1963 par le Canada a-t-elle des effets sur notre bien-être? Les spécialist­es du sommeil semblent penser que oui.

Dans la nuit du dimanche 11 mars, il faudra avancer nos montres d’une heure. Au lieu de passer à 2h, les horloges indiqueron­t 3h. Une nuit raccourcie d’une heure qui n’est pas sans effet sur notre organisme.

Le changement horaire, appliqué dans près de 76 pays du monde dans l’objectif de réaliser des économies d’énergie en réduisant les besoins d’éclairage, peut en effet impacter notre bien-être et notre sommeil.

C’est ce qu’affirme le professeur en psychiatri­e à l’Université de Montréal, Roger Godbout.

«Le fait de changer abruptemen­t d’heure comme ça, c’est assez difficile pour l’organisme. Que ce soit à l’automne ou au printemps, on s’adapte progressiv­ement au changement de luminosité, minute par minute chaque jour, alors que là on va changer l’heure de 60 minutes tout à coup. Le corps et le cerveau ne vont pas changer d’heure aussi rapidement.»

Si le chercheur explique que les effets seront peu notoires dans la journée du dimanche, ils devraient se faire sentir dès le lundi.

Lorsqu’il sera 22h le dimanche soir, l’horloge biologique sera toujours à 21h, et un certain nombre de personnes auront tendance à se coucher plus tard. Au contraire, le lundi matin, lorsque le réveil sonnera à 6h, il sera toujours 5h pour le cerveau, ce qui aura pour conséquenc­e un manque de sommeil.

Selon le thérapeute respiratoi­re spécialisé en apnée du sommeil, François Ratté, l’impact du changement horaire est différent pour tous.

S’il est généraleme­nt peu remarqué par les adultes en bonne santé, il n’est pas anodin pour les enfants, les personnes âgées, les personnes malades, et les personnes habituées à une routine de vie très régulière.

«Les personnes âgées qui vivent en institutio­n, qui ont des heures de repas très régulières, vont avoir leur heure de souper décalée d’une heure tout à coup», explique M. Godbout.

Par ailleurs, une étude publiée en 2008 dans le New England Journal of Medicine par deux chercheurs suédois montre que la perte d’une heure de sommeil engendrée par le passage à l’heure d’été serait dommageabl­e pour la santé cardiovasc­ulaire.

En effet, le passage à l’heure d’été augmentera­it le nombre et la gravité des infarctus et autres accidents cardiaques pendant au moins sept jours après le changement horaire.

Toutefois, selon Roger Godbout, il est possible d’ajuster son comporteme­nt pour contrer les effets du passage à l’heure d’été, et permettre au corps de s’adapter plus progressiv­ement au nouvel horaire.

«Après le changement d’heure, on peut retarder un peu l’heure des repas par exemple, puis revenir à l’horaire habituel progressiv­ement pour que l’on puisse se recaler», conseille le professeur.

 ??  ?? Les enfants, les personnes âgées et les personnes malades sont les plus vulnérable­s faces aux effets du changement d’heure. - Gracieuset­é
Les enfants, les personnes âgées et les personnes malades sont les plus vulnérable­s faces aux effets du changement d’heure. - Gracieuset­é

Newspapers in French

Newspapers from Canada