Intentions de vote: les libéraux conservent l’avance
Le Parti libéral au pouvoir détient toujours une confortable avance sur les progressistes-conservateurs à moins de sept mois des élections provinciales, même si l’écart se rétrécit depuis un an.
Selon le plus récent sondage de la firme néo-écossaise Corporate Research Associates (CRA), les libéraux de Brian Gallant ont 13 points d’avance sur les progressistes-conservateurs de Blaine Higgs.
Le Parti libéral a toutefois perdu huit points par rapport à la même période l’an dernier alors que le Parti progressiste-conservateur tirait de l’arrière de 21 points.
Si des élections avaient eu lieu le mois dernier, les libéraux auraient pu compter sur 43% des voix parmi les électeurs décidés alors que les progressistes-conservateurs auraient dû se contenter de 30%.
Les progressistes-conservateurs stagnent d’ailleurs à 30% depuis un an.
Le Nouveau Parti démocratique aurait recueilli la faveur de 13% de l’électorat, deux points devant le Parti vert, à 11%.
La marge d’erreur chez les électeurs décidés est de ±4,5%.
Le Parti libéral est probablement en moins bonne position que son avance de 13 points pourrait le laisser croire, selon le politologue Roger Ouellette.
Même si CRA ne divulgue pas les résultats de ses sondages par circonscription, le professeur de l’Université de Moncton estime que les appuis des libéraux sont probablement largement concentrés dans les régions francophones. «Si on enlève les francophones et que l’on se concentre sur le tiers des circonscriptions qui sont à majorité anglophone, on a une lutte serrée ici.»
«Aux dernières élections en 2014, ça s’est joué dans quelques circonscriptions (anglophones). Il y a eu trois sièges de majorité. Dans cinq circonscriptions la majorité était de moins de 100 votes», rappelle M. Ouellette.
Le taux d’indécis le mois dernier était à 33%, en hausse de deux points de pourcentage par rapport à l’an dernier.
«Un tiers d’indécis à ce stade-ci, c’est beaucoup», affirme M. Ouellette.
Le portrait est également loin d’être rose pour les progressistes-conservateurs qui se retrouvent au même point que l’an dernier dans les sondages malgré la perte de vitesse des libéraux.
«Si j’étais au Parti conservateur, je me poserais des questions. Visiblement, le chef n’a pas réussi à dynamiser le parti», résume le politologue.
D’ailleurs, M. Gallant et M. Higgs sont tous deux moins populaires que leur parti, note Roger Ouellette.
Malgré une diminution de trois points, Brian Gallant est toujours le candidat favori au poste de premier ministre pour 32% des électeurs.
Le chef de l’opposition officielle, Blaine Higgs, récolte quant à lui la faveur de 19% des répondants, soit trois points de moins qu’à la même période l’an dernier.
«C’est évident que ça ne sera pas une campagne électorale qui va se faire autour des chefs. Je ne vois pas tellement leurs photos sur l’autobus. Ça sera une présentation du parti, de l’équipe.»
Le chef du Parti vert, David Coon, est cependant l’exception à la règle. L’unique député vert à l’Assemblée législative est le leader préféré de 12% de l’électorat alors que son parti récolte 11% des intentions de vote.
Le Parti vert a connu une progression de 6 points depuis 12 mois, ce qui en fait le seul parti capable de se vanter d’être véritablement plus populaire qu’il ne l’était il y a un an.
«Si les verts peuvent avoir quelques candidats (solides), ça peut faire une dynamique intéressante», avance M. Ouellette en soulignant que l’élection de trois députés verts en Colombie-Britannique l’an dernier a suffi à donner la balance du pouvoir au parti écologiste.
Les appuis de chef du NPD, Jennifer MacKenzie, demeurent stables à 8%.
Le taux de satisfaction de la population par rapport à la performance du gouvernement est aussi resté à peu près inchangé au cours de la dernière année.
Parmi les 800 participants au sondage, 52% se sont dits «complètement satisfaits» ou «plutôt satisfaits» du travail du gouvernement, en baisse de trois points en douze mois.
À l’opposé, 38% d’entre eux affirment être «plutôt insatisfaits» ou «complètement insatisfaits» du gouvernement, une hausse de deux points.
Le coup de sonde de CRA a été réalisé du 1er février au 3 mars. La marge d’erreur totale est de ±3,5%, 19 fois sur 20.