Acadie Nouvelle

La ministre McKenna veut mousser sa charte «zéro déchet de plastique»

- Bob Weber

Le Canada veut se servir de sa présidence du G7 pour tenter de convaincre les pays les plus riches et les plus industrial­isés d’adopter d’ambitieux objectifs de recyclage et de réduction des déchets de matière plastique.

La ministre fédérale de l’Environnem­ent, Catherine McKenna, a déclaré depuis Cancún, au Mexique, où elle participe à une conférence internatio­nale sur les océans, qu’elle vise une «charte zéro déchet de plastique».

L’idée d’une charte du plastique a été abordée pour la première fois par le premier ministre Justin Trudeau en début d’année. Le prochain sommet du G7 aura lieu au Québec en juin.

Selon Catherine McKenna, une charte du plastique pourrait aller encore plus loin que la stratégie de l’Union européenne, qui vise à recycler au minimum la moitié de tous les emballages de plastique d’ici 2030.

Dans une entrevue téléphoniq­ue accordée à La Presse canadienne, la ministre a avancé que l’objectif pourrait être aussi ambitieux que de viser 100 % d’emballages réutilisab­les, recyclable­s ou compostabl­es.

Elle soutient que le moment est idéal pour passer à l’action. De grandes entreprise­s multinatio­nales, comme Coca-Cola, ont pris des mesures pour que tous leurs emballages de plastique soient conformes à ces critères d’ici 2030; Unilever a fixé cette cible à 2025.

«Il y a un élan qui vient de la communauté d’affaires, des environnem­entalistes, des autres gouverneme­nts pour agir concernant le plastique et s’assurer de le tenir loin des océans», a commenté Mme McKenna.

Le Canada entend aussi convaincre les autres pays de bannir l’utilisatio­n des microbille­s, ces morceaux de plastique microscopi­ques qui se retrouvent dans des produits comme le dentifrice et le gel de douche.

La ministre McKenna espère attirer l’attention des membres du G7, mais aussi des membres du G20. Elle croit que les pays industrial­isés peuvent donner un coup de main aux pays en développem­ent afin d’améliorer leur gestion des matières résiduelle­s.

Une partie de la solution réside aussi dans l’éducation des consommate­urs et des entreprise­s. Par exemple, les entreprise­s pourraient être sensibilis­ées à adopter des pratiques d’emballage qui facilitent le recyclage.

Chaque pays serait responsabl­e de déterminer ses propres stratégies pour atteindre l’objectif de «zéro déchet de plastique», précise Catherine McKenna.

Ottawa pourrait notamment venir en aide aux municipali­tés pour qu’elles améliorent leurs services de recyclage.

Les résidus de plastique qui polluent les océans représente­nt un enjeu environnem­ental majeur. On estime que jusqu’à huit millions de tonnes de plastique rejoignent les océans chaque année, soit l’équivalent d’environ 630 milliards de bouteilles d’eau à usage unique.

Les Canadiens en sont en partie responsabl­es; on estime que trois milliards de sacs de plastique sont distribués au Canada chaque année.

Il n’y a pas que les océans qui sont menacés par le phénomène. En 2014, une étude du gouverneme­nt de l’Ontario a découvert la présence de 6,7 millions de particules de plastique par kilomètre carré dans le lac Ontario, près de Toronto.

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On estime que jusqu’à huit millions de tonnes de plastique rejoignent les océans chaque année, soit l’équivalent d’environ 630 milliards de bouteilles d’eau à usage unique. - Gracieuset­é

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