McKeever sera le porte-drapeau aux Paralympiques
Brian McKeever, l’étoile canadienne du sport paralympique, a grandi sans télévision.
Quelques jours avant le début des Jeux d’hiver de 1988 à Calgary, ses parents ont apporté leur télévision, brisée depuis longtemps, chez le réparateur. L’entrée dans le stade des athlètes canadiens à la cérémonie d’ouverture allait devenir l’élément déclencheur d’une histoire d’amour entre le fondeur de 38 ans et les Jeux olympiques.
«(À cet âge), vous ne comprenez pas nécessairement la signification des Jeux olympiques. Mais si c’est important au point où maman et papa tiennent à faire réparer le téléviseur, ça doit être gros, a relaté McKeever, qui fréquentait alors la 3e année.
«Donc, nous avons regardé les Jeux de l’ouverture à la fermeture... C’est encore un gros événement, n’est-ce pas?».
Vendredi, McKeever, un gagnant de 10 médailles d’or, sera le porte-drapeau du Canada lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques de Pyeongchang.
Il sera à l’avant d’un contingent de 55 athlètes.
«Je suis sûr que ça sera émouvant, a admis McKeever, avec un large sourire. C’est toujours comme ça dans le sport, que ce soit bon ou mauvais. Et je pense que c’est en partie la raison pour laquelle nous faisons ça, pour vivre ces choses. J’ai donc hâte de voir ce qui va se passer là-bas.»
McKeever, qui n’a jamais défilé avec ses compatriotes canadiens lors de ses quatre cérémonies d’ouverture précédentes aux Jeux paralympiques - son horaire de compétitions était trop chargé - s’est laissé photographier à la Maison paralympique du Canada après l’annonce de jeudi.
Sa casquette de baseball placée derrière au devant, il a posé autour de ses épaules l’unifolié que lui avait remis Todd Nicholson, le chef de mission du Canada et lui-même portedrapeau en 2006.
«Je suis un fier Canadien et je suis chanceux d’avoir pu représenter mon pays sur le terrain, à travers une carrière sportive qui a engendré une grande richesse d’expériences. C’est quelque chose que vous rêvez de faire et en fait, c’est un moment de nervosité. Je pense que je suis plus nerveux à l’idée de porter le drapeau que de skier.»
Le spécialiste du ski de fond ne sait pas si son caractère compétitif va se manifester lorsqu’il va faire son entrée dans le stade.
«La mentalité d’athlète signifie peut-être que je vais essayer de rattraper les équipes devant moi!, a lancé McKeever en riant. J’imagine qu’il y aura des gens pour me garder en place. Ce qui est bon... Un aveugle va aller n’importe où.» - La Presse canadienne