Un investissement de 600 000$ au Carrefour pour femmes de Moncton
Lorsqu’elle n’avait que 15 ans, celle qui allait devenir ministre fédérale de la Santé se cherchait un emploi d’été. Ginette Petitpas Taylor et une de ses meilleures amies se sont finalement retrouvées à faire du bénévolat au Carrefour pour femmes de Moncton.
«On s’occupait des enfants puisqu’il n’y avait pas de service pour ceux-ci dans ce temps-là. Alors, durant l’été, on allait là et on s’amusait avec les enfants pour donner un peu de relâche aux parents», se souvient Mme Petitpas Taylor.
Cette expérience a mené la politicienne à une carrière en travail social. Elle a travaillé pendant 23 ans pour le service aux victimes de la GRC. Elle a été un témoin de premier plan des ravages de la violence familiale.
«Quand j’étais à la GRC, je n’oublierai jamais le jour où j’ai rencontré une jeune femme qui avait été victime de violence domestique et qui m’a dit: “madame, je me souviens de toi”. Quand je l’ai regardée, j’étais un peu étonnée. Elle m’a expliqué que je les avais amenées, elle et sa mère, au Carrefour quand elle avait 5 ans. Elle se souvenait de moi», a confié la ministre. Le cycle se répète, observe-t-elle.
«Il est donc important d’adresser la problématique et d’offrir tous les services nécessaires pour briser ce cycle intergénérationnel», explique la députée.
Depuis ses premiers pas comme travailleuse sociale, les besoins au Carrefour pour femmes, un refuge pour les victimes de violence conjugale, ont malheureusement grandi. L’année dernière, l’organisme a emménagé dans de nouveaux locaux.
La facture s’est élevée à 2,5 millions $. Lundi matin, la ministre a donc annoncé un investissement de 600 000$ pour aider l’organisme à faire ses frais. Les fonds proviennent d’une entente provincial-fédéral pour l’investissement dans le logement abordable.
«Quand nous avons un logement abordable et sécuritaire, nous pouvons avancer dans la vie, mais on ne peut pas y arriver sans ça», a précisé la ministre provinciale des Finances, Cathy Rogers.
Depuis son ouverture, en janvier 2017, le nouveau centre a aidé près de 300 victimes de violence conjugale. Pour le moment, il suffit à la demande.
«Je n’ai pas refusé personne encore, mais je suis à 90% de la capacité. Cela étant dit, je ne crois pas que ce serait la solution de construire un autre refuge. L’objectif, vraiment, c’est d’avoir des logements abordables pour qu’elles puissent sortir du centre», a avancé la directrice du carrefour, Tina Thibodeau.
«C’est beaucoup pour Moncton quand on y pense», ajoute Mme Thibodeau.
Le Carrefour pour femmes de Moncton dispose de 17 lits et ses nouveaux locaux offrent un environnement plus sécuritaire qu’auparavant en plus d’être accessibles aux gens à mobilité réduite.
L’adresse du carrefour n’est pas publique pour des raisons de sécurité. Si vous êtes victimes de violence conjugale, il est possible de joindre la ligne de crise du refuge en tout temps au 853-0811. - PaL