Acadie Nouvelle

| MARDI 13 MARS 2018

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Un professeur en études environnem­entales estime que le Canada est un peu mal placé pour tenter de convaincre ses partenaire­s du G7 d'adopter d'ambitieux objectifs de recyclage et de réduction des déchets de matière plastique. Mia Rabson

Tony Walker, professeur à l'Université Dalhousie, en Nouvelle-Écosse, rappelle que le Canada traîne derrière plusieurs autres pays à ce chapitre. Il soutient qu'au moins 40 pays dans le monde ont déjà adopté une politique nationale pour réduire l'utilisatio­n d'articles de plastique à usage unique tels les bouteilles, les pailles, les assiettes et les sacs d'emplettes.

La ministre fédérale de l'Environnem­ent, Catherine McKenna, a déclaré jeudi que lors du prochain sommet du G7, en juin à La Malbaie, elle visait l'adoption d'une «charte zéro-déchets de plastique», idée évoquée pour la première fois par le premier ministre Justin Trudeau au début de l'année. Dans un article publié par la revue

le professeur Walker soutient que le Canada serait beaucoup mieux placé s'il avait déjà lui-même adopté une stratégie nationale pour bannir les sacs de plastique. Plusieurs municipali­tés ont certes banni les sacs de plastique mince, notamment Montréal, mais M. Walker soutient que cette approche morcelée n'encourage pas les manufactur­iers à produire des sacs qui soient plus faciles à recycler.

Le professeur Walker plaide que le Canada interdira déjà, à compter de juin, la vente de produits comme le dentifrice et le gel de douche qui contiennen­t des microbille­s, ces particules microscopi­ques de plastique qui se retrouvent ensuite dans les cours d'eau et les océans. Or, les sacs de plastique et les pailles se retrouvent aussi dans les océans, et M. Walker se demande pourquoi le Canada ne peut appliquer la même Loi sur la protection de l'environnem­ent dans ce cas-ci.

L'Union européenne a proposé en janvier une stratégie pour que ses membres recyclent 100% des produits de plastique d'ici 2030. En France, on souhaite que 50% de la vaisselle jetable soit compostabl­e d'ici 2020, et 60% d'ici 2025. En Grande-Bretagne, on a réduit les sacs de plastique à usage unique de 85% lorsqu'on a commencé à facturer cinq pence (moins de 10 cents) le sac en 2015. Au Kenya et au Rwanda, on peut être emprisonné pour avoir importé ou vendu des sacs de plastique. Taïwan a annoncé en février que les sacs de plastique à usage unique seront totalement interdits en 2030.

Au Canada, on estime que trois milliards de sacs de plastique sont utilisés chaque année; selon les environnem­entalistes, la plupart de ces sacs ont une vie utile de moins de 20 minutes, mais ils mettront des centaines d'années à se dégrader dans les sites d'enfouissem­ent.

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Catherine McKenna

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