Début de semaine difficile pour Bombardier
Deux de ses avions s’écrasent au Népal et en Iran: 61 morts
Des questions demeuraient sans réponse pour Bombardier, lundi, après que deux de ses appareils – un Q400 et un jet d’affaires Challenger – eurent été impliqués dans des écrasements ayant fait plusieurs dizaines de morts au Népal et en Iran.
Au moins 50 personnes ont perdu la vie lorsqu’un avion à hélices de la compagnie US Bangla Airlines avec 67 passagers et quatre membres d’équipage à bord s’est écrasé à l’extérieur de la piste après avoir effectué plusieurs manoeuvres erratiques au moment de la phase d’approche.
L’incident s’est produit une journée après l’écrasement d’un Challenger 604 – qui n’est plus produit – dans les montagnes iraniennes, faisant 11 morts. L’appareil avait notamment à son bord la fille d’un homme d’affaires bien connu qui rentrait d’un enterrement de vie de jeune fille à Dubaï avec des amies.
Des porte-parole des divisions des avions commerciaux et d’affaires de Bombardier ont rapidement souligné que leurs «pensées allaient aux blessés, victimes et membres de leurs familles».
Nathalie Siphengphet et Mark Masluch ont néanmoins affirmé que les appareils impliqués dans les deux incidents étaient «sécuritaires et fiables».
«Il (le Q400) a été conçu pour être fiable et répondre aux importants besoins des transporteurs régionaux», a expliqué Mme Siphengphet au cours d’un entretien téléphonique. De son côté, M. Masluch a souligné que plus de 1000 livraisons de la famille Challenger 600 avaient été effectuées, qualifiant ce jet d’affaires de l’un des plus «robustes» de sa catégorie.
À son avis, le peu de temps qui s’est écoulé entre les deux écrasements constitue une «coïncidence malheureuse».
«Il s’agit d’incidents isolés et il ne serait pas approprié de commenter sur des enquêtes qui sont actuellement en cours ou de faire des liens entre les deux événements», a dit le porte-parole de la division des avions d’affaires de Bombardier.
Les causes des deux accidents n’avaient pas été identifiées. Néanmoins, le pilote aux commandes du Q400 n’aurait pas suivi les indications de la tour de contrôle alors qu’il s’approchait de la piste d’atterrissage.
«L’avion n’était pas correctement aligné avec la piste, a indiqué le directeur général de l’aéroport, Raj Kumar Chetri. À plusieurs reprises, la tour de contrôle a demandé au pilote si tout était (en ordre) et sa réponse était “oui”.»
Un enregistrement des échanges entre le pilote et les contrôleurs aériens témoignait d’une certaine confusion quant à l’endroit où l’appareil devait se poser.
Plusieurs incidents impliquant le train d’atterrissage du Q400 – qui peut transporter jusqu’à 90 passagers – sont survenus au cours des dernières années, mais celui au Népal est seulement le deuxième dans lequel des personnes ont perdu la vie.
En février 2009, 49 personnes avaient été tuées lorsqu’un appareil exploité par Colgan Air pour Continental Airlines s’était écrasé sur une maison de la région de Buffalo. L’avion était en phase d’approche de l’Aéroport international de Buffalo.
Les autorités américaines avaient conclu qu’une erreur de pilotage était à l’origine de la tragédie.
Au Népal, la plupart des blessés ont été transférés vers l’hôpital universitaire de Katmandou, qui a dit soigner 16 personnes.
Selon une témoin, le Q400 volait si bas avant l’accident qu’elle a craint qu’il ne heurte les collines qui encerclent la ville. Elle dit avoir entendu une première explosion après l’écrasement, puis une deuxième.
Un journaliste de l’Associated Press qui s’est rendu sur place a constaté que l’avion du transporteur aérien US-Bangla s’est complètement désintégré en heurtant le sol. L’avion a fait le tour de l’aéroport à deux reprises avant d’obtenir la permission de se poser, a déclaré à la télévision bangladaise un représentant du transporteur aérien à Katmandou.
Du côté de l’Iran, des enquêteurs ont retrouvé l’enregistreur de vol du Challenger 604. Cet appareil s’était envolé des Émirats arabes unis à destination d’Istanbul, en Turquie, quand il a plongé dans les monts Zagros, près de la ville de Shahr-e-Kord, à environ 370 kilomètres au sud de Téhéran, selon l’agence de presse IRNA.
Selon un témoin, le Challenger était en flammes avant de frapper la montagne.
À la Bourse de Toronto, l’action de catégorie B de Bombardier retraitait de trois cents, ou 0,80 pour cent, lundi avant-midi, pour se négocier à 3,72$.