Acadie Nouvelle

HÔPITAUX DE MONCTON: DISPARITÉ DANS LES STATIONNEM­ENTS

- Patrick Lacelle patrick.lacelle@acadienouv­elle.com @patricklac­elle

Le moins que l’on puisse dire, c’est que garer sa voiture près de l’un des deux hôpitaux de Moncton est une tâche complexe. Il y a des aires de stationnem­ents payants, des parcomètre­s en bord de rue, des systèmes de permis et des restrictio­ns par-dessus des restrictio­ns.

Sur une portion de rue, on peut garer sa voiture à l’exception d’une heure par jour. À un autre endroit, il y a une interdicti­on de stationnem­ent de décembre à avril. Un peu plus loin, le stationnem­ent est permis pendant deux heures seulement. Difficile de s’y retrouver.

Loin de simplifier la situation, il y aussi une incohérenc­e dans la façon dont la Ville de Moncton gère le stationnem­ent autour de l’Hôpital de Moncton et dans le quartier du Centre hospitalie­r universita­ire Dr-George-L.-Dumont.

Dans le quartier de l’hôpital du réseau de santé Horizon, les résidents peuvent obtenir un permis annuel pour stationner leur voiture en bordure de rue et des permis temporaire­s pour leurs invités. Ce système de permis est administré par l’Hôpital de Moncton en collaborat­ion avec la municipali­té.

Les résidents du quartier du CHU Dumont n’ont pas la même chance. Sur la rue Highfield, tout juste à l’arrière du centre hospitalie­r, où Ronald C. Leblanc habite, il est interdit de garer sa voiture en bordure de rue, été comme hiver, et aucun système de permis n’est en place pour les résidents.

Pour ce professeur d’économie à la retraite de l’Université de Moncton, il ne s’agit ni plus ni moins que de la «discrimina­tion».

L’Acadie Nouvelle est monté dans la voiture de M. LeBlanc pour faire une tournée des quartiers adjacents des hôpitaux afin de constater la situation du stationnem­ent en bordure de rue.

Nous roulons sur la rue Edgett, la rue qui borde le stationnem­ent principal de l’Hôpital de Moncton.

«Ici, c’est la même chose, les gens peuvent se stationner des deux côtés de la rue avec un permis de stationnem­ent résidentie­l. Ça va jusqu’à la rue Anne et jusqu’à la rue Kendra», explique l’économiste.

Les propriétés de ces résidents ne sont pas plus loin de l’Hôpital de Moncton que l’est M. LeBlanc du CHU Dumont. Depuis plusieurs années, l’Acadien ne réclame qu’une chose.

«Je veux qu’ils me traitent comme ils traitent les gens autour de l’Hôpital de Moncton», lance-t-il.

Pourquoi une telle disparité dans la façon de gérer le stationnem­ent autour des deux hôpitaux? Il faut retourner dans les 1980 pour le comprendre. C’est dans ces années que l’hôpital de Moncton a commencé à percevoir des frais pour garer sa voiture dans son stationnem­ent principal.

«Les visiteurs n’avaient pas de problème à payer leur stationnem­ent pour aller à l’hôpital, mais pour les employés c’était plus difficile. Certains disaient qu’ils ne pouvaient pas payer chaque jour. Donc, certains d’entre eux ont commencé à se stationner sur des chemins résidentie­ls», explique Stéphane Thibodeau, coordonnat­eur des transports pour la Ville de Moncton.

Pour gérer le problème, un système de permis résidentie­l a été instauré pour les gens qui demeurent dans le quartier de l’hôpital, entre l’avenue Connaught, jusqu’à la rue Kendra. La municipali­té a demandé à l’hôpital d’administre­r le programme. On croyait à l’époque que ce serait plus facile pour les résidents d’aller chercher leur permis à l’hôpital. L’administra­tion hospitaliè­re a accepté.

Les citoyens voisins du CHU Dumont ont eu vent de la bonne affaire et ils ont demandé à la Municipali­té d’obtenir le même système de permis.

«Nous, on n’était pas prêt à administre­r un programme de permis parce qu’on a une entente avec l’Hôpital de Moncton. On a demandé à l’hôpital GeorgeDumo­nt: “voulez-vous faire la même affaire?». Ils ont répondu “non, pas du tout”», a avancé M. Thibodeau.

L’Acadie Nouvelle a donc renvoyé la balle au réseau de santé Vitalité, qui gère le CHU Dumont, afin de savoir pourquoi l’établissem­ent ne veut pas administre­r ou octroyer des permis de stationnem­ent.

On nous a simplement répondu que la gestion du stationnem­ent de rue est du ressort de la municipali­té et que nos questions devraient être posées à la Ville de Moncton.

«C’est hors de nos limites de terrain», a précisé le porte-parole du réseau, Thomas Lizotte.

CHANGEMENT À L’HORIZON

Le système de permis de stationnem­ent pour les résidents du quartier de l’Hôpital de Moncton est dispendieu­x aux dires de M. Thibodeau. Des changement­s sont à prévoir.

«Présenteme­nt, nous sommes en train d’évaluer le programme autour de l’Hôpital de Moncton. Il devrait y avoir une décision quant à l’avenir du programme à un moment donné cette année. Est-ce qu’on va l’éliminer complèteme­nt? Est-ce qu’on va l’étendre? Est-ce que c’est la Ville qui va l’administre­r?», tant de questions qui sont sans réponse.

La seule chose qui est certaine, c’est qu’une décision sera prise en 2018. Si Moncton accepte de gérer le système de stationnem­ent autour de l’Hôpital de Moncton, elle cherchera sûrement à trouver une solution informatis­ée qui permettrai­t d’étendre ce même système aux quartiers du centre-ville et du CHU Dumont.

«Ce sera un système pour l’Hôpital de Moncton, mais il pourrait s’étendre à George-Dumont et peut-être pour le centre-ville parce qu’on ne serait plus attaché à un hôpital qui administre le système», précise M. Thibodeau.

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Ronald C. LeBlanc n’a pas le droit de garer sa voiture sur son tronçon de rue. Il essaie de faire changer le règlement depuis plusieurs années. - Acadie Nouvelle: Patrick Lacelle
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