Cap-Pelé: discorde autour d’un projet de terrain de camping
La construction d’un terrain de camping de 273 sites à la Plage de l’Aboiteau de Cap-Pelé est loin de faire l’unanimité. Des opposants s’inquiètent de l’impact environnemental sur des terres humides, alors que d’autres y voient un potentiel économique majeur pour ce village dont le tourisme est le pain et le beurre. Anthony Doiron
Le promoteur principal du projet était de passage à la réunion du conseil municipal de Cap-Pelé, lundi.
François Richard a tenté de rassurer les élus sur les derniers efforts mis de l’avant afin d’assurer la conformité des installations aux exigences environnementales.
Parmi les mesures intégrées figurent un plan de drainage, un intercepteur d’huile, une réduction du nombre de sites afin de conserver les zones sensibles à l’environnement et un système de contrôle de débit des eaux usées.
«Nous sommes fiers de présenter un projet qui respecte notre environnement, qui sera durable et qui bénéficiera grandement à l’économie de la région», a affirmé l’homme d’affaires.
Le projet, déposé en 2014, a été accepté par les élus de l’époque sans la moindre opposition. Le mécontentement a toutefois fait boule de neige au cours des dernières années.
L’Association pour la protection des marais et plages de l’Aboiteau a vu le jour. Son porte-parole, Pierre Gagnon, estime que ce projet fait abstraction de plusieurs considérations importantes pour l’environnement.
François Richard omet, par exemple, des informations importantes, dit cet ingénieur de formation.
«Le promoteur dit que la totalité des constructions proposées se fera 100% à l’extérieur des terres humides réglementées. D’accord. Sauf que le terrain où seront construites les installations sera surélevé avec des voyages de terre. Ça va altérer le flot naturel des eaux vers les terres humides environnantes et causer des problèmes», souligne M. Gagnon.
L’étude d’impact environnemental du projet, déposée le 17 février 2017, tire à sa fin.
Pressé de questions à cet effet en réunion municipale, le maire Serge Léger précise qu’une réponse devrait bientôt être acheminée.
«On va savoir si on peut passer à la prochaine étape ou non. Pour nous, c’était très clair dès le début: si le gouvernement juge que ce projet ne satisfait pas les critères environnementaux établis, on n’ira certainement pas de l’avant. Au bout du compte, c’est la municipalité et les citoyens qui décident.»