LES DIRECTEURS REVIENNENT À LA CHARGE
Les signataires d’une lettre incendiaires sur «l’environnement de travail malsain» et le «climat de méfiance» au Collège communautaire du Nouveau-Brunswick dénoncent le processus mis de l’avant par les dirigeants de l’institution afin de résoudre la crise, a appris l’Acadie Nouvelle.
Le conseil des gouverneurs du CCNB a retenu récemment les services d’une avocate spécialisée en relations de travail afin de dénouer l’impasse qui secoue le collège depuis quelques semaines.
Me Lynne J. Poirier de la NouvelleÉcosse doit notamment enquêter sur les allégations de six hauts placés du CCNB au sujet de la présidente-directrice générale de l’institution, Liane Roy.
Dans une lettre datée du 29 janvier et adressée au président du conseil des gouverneurs du CCNB, Jean-Jacques Roy, les signataires avancent que des «cas d’inconduite et d’inefficacité graves impliquant (la) PDG ont créé, au fil des ans, un environnement toxique».
Selon eux, «les directions et les viceprésidences sont souvent victimes de diffamation de caractères de la part de la PDG et de certains membres de son entourage. Ils sont également victimes ou témoins des excès de colère de la PDG, soit en réunion ou en privé».
Cette lettre a été rendue publique par l’Acadie Nouvelle la semaine dernière.
Dans leur missive, les signataires réclament une enquête externe indépendante dans les plus brefs délais.
Me Poirier a récemment écrit aux six lanceurs d’alerte pour leur partager les paramètres de son enquête. Les principaux intéressés ne sont vraiment pas contents.
À leur avis, le mandat qui a été confié à l’avocate est beaucoup trop restreint et passe à côté de l’essentiel de leurs doléances.
Ils ont fait part de leur «étonnement» et de leur «déception» à l’ensemble du conseil des gouverneurs, le 12 mars, dans une autre lettre dont le journal a obtenu copie.
La missive du 12 mars a également été envoyée au ministre de l’Éducation postsecondaire, Roger Melanson, ainsi qu’à la vérificatrice générale du Nouveau-Brunswick, Kim MacPherson.
Ils citent entre autres la lettre de Lynne Poirier les informant que le climat de travail au CCNB «ne fait pas partie de (son) mandat».
«Si des démarches plus générales portant sur l’atmosphère et le climat de travail au sens large s’avèrent nécessaires par la suite, elles ne seront pas entreprises dans le cadre
«Vous comprendrez que, à la lumière des paramètres actuels énoncés dans la lettre de la spécialiste retenue, il n’est certainement pas de notre intention de participer d’une quelconque façon au processus proposé», écrivent-ils.
de l’enquête en cours dont je m’occupe», aurait indiqué Me Poirier.
Les signataires déplorent aussi que le conseil des gouverneurs ait choisi de traiter leur plainte comme une question de ressources humaines plutôt que comme une dénonciation en vertu de la Loi provinciale sur les divulgations faites dans l’intérêt public.
«La Loi protège (les lanceurs d’alertes) contre des représailles et prévoit des formalités équitables et impartiales auxquelles peuvent faire appel les personnes accusées d’actes répréhensibles», précisent-ils.
Ils terminent leur lettre du 12 mars en demandant aux membres du conseil des gouverneurs de «faire preuve de leadership» plutôt que de «s’enfouir, une fois de plus, la tête dans le sable».
L’Acadie Nouvelle n’a pas été en mesure, jeudi en fin de soirée, de récolter les réactions des dirigeants du CCNB.