Agressions sexuelles sur une mineure: un an et demi de prison
David Murphy passera un an et demi derrière les barreaux. Il a commencé à purger sa peine, jeudi, après avoir été condamné pour deux séries d’agressions sexuelles perpétuées sur une mineure, au début des années 2000.
En se rendant au tribunal de Caraquet, jeudi après-midi, Roxanne Roy se disait: «S’il est condamné à au moins 18 mois de prison, ce sera raisonnable.»
Avec soulagement, elle a entendu la juge Johanne-Marguerite Landry prononcer cette peine à l’encontre de celui qui l’a abusée sexuellement pendant des années alors qu’elle n’était qu’une enfant. Depuis ce moment, David Murphy, 66 ans, dort en prison.
À sa sortie, programmée fin 2019, il sera suivi sous probation pendant deux ans. Sa condamnation s’accompagne de plusieurs mesures parmi lesquelles l’interdiction d’entrer en contact avec la plaignante et son inscription au fichier des délinquants sexuels.
Cette sentence marque l’épilogue d’une procédure judiciaire longue de 10 ans.
«La saga, comme je l’appelle, est enfin terminée. Je ressens un mélange étrange d’émotions. J’ai perdu mon enfance, mon adolescence et le début de ma vie adulte à cause de tout ça. Maintenant, je vais pouvoir passer à autre chose. Je recommence à zéro», confie Roxanne Roy.
Le regard noir que lui a lancé son bourreau en fin d’audience n’ébranle en rien sa conviction.
«Ç’a été sa tactique de me fixer ainsi à chaque comparution. Je ne sais pas s’il cherchait à m’intimider ou quoi, mais je l’ai toujours regardé droit dans les yeux en retour. C’est ma façon de lui dire que je ne me laisse pas faire. Il ne me fait plus peur.»
Il est loin le temps où David Murphy s’introduisait dans sa chambre d’enfant pour briser son innocence. Il était alors le chum de sa grand-mère. Il profitait de ce que celle-ci était partie prendre sa douche en soirée pour commettre ses perversités.
Afin de la persuader de ne pas le dénoncer, il menaçait de brûler la maison. Terrifiée, la jeune Roxanne se taisait et subissait. Les agressions se sont enchaînées de 2002 à 2004, puis de 2006 à 2007, à Saint-Léolin.
La juge Landry a justifié sa décision par plusieurs circonstances aggravantes. Par exemple, l’âge de la victime. Parce qu’elle n’était qu’une enfant, elle en était plus vulnérable.
Elle a également tenu compte des conséquences de ces atrocités sur sa vie. Encore aujourd’hui, Roxanne Roy avoue avoir du mal à faire confiance aux gens et être hantée par les cauchemars, ainsi que par un sentiment d’insécurité.
En dépit de tout cela, la magistrate n’a pas négligé le fait que David Murphy souffre depuis longtemps de troubles de la personnalité et de dépressions chroniques – pour cette raison, il a été mis sous médicaments et interné en hôpital –, et qu’il était alcoolique.
Par ailleurs, son casier judiciaire ne comportait aucune mention. Jusqu’au bout, le sexagénaire a clamé son innocence.
«Je ne suis pas coupable de ce dont on m’accuse. Ne soyez pas trop dur avec moi», at-il déclaré avant de recevoir sa sentence.
Aussi juste celle-ci est-elle, Roxanne Roy n’oubliera pas les souffrances et le mal endurés.
«J’éprouve une grosse haine, une grosse colère envers lui. Mais là, il va payer», se consolet-elle. - VP