Acadie Nouvelle

Une autre vision des soins

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Charles Thériault Kedgwick

Quelques pensées au sujet de la réduction de services de soins de notre Hôpital Saint-Joseph de Saint-Quentin tel qu’instauré par le Réseau de santé Vitalité.

Depuis 12 ans, dans le but de centralise­r les soins prodigués à Edmundston et aussi sauver de l’argent, 15 services médicaux locaux ont été éliminés à l’Hôpital de Saint-Quentin. Ceci nécessite que les receveurs de ces soins se déplacent de 103 à 130 km vers Edmundston. Alors, ce n’était pas une question de sauver les coûts, mais plutôt de transférer les coûts à la population du Restigouch­e-Ouest.

Ce que les gens de Vitalité ne comprennen­t pas, c’est que nous sommes des insulaires ici, entourés d’un océan de forêt (du moins ce qu’il en reste). Nous vivons aussi isolés que quelqu’un qui vit sur l’île de Lamèque. À l’est comme à l’ouest, la route 17 est longue, tortueuse et dangereuse, intensémen­t achalandée de camions lourds chargés de bois, sans parler des orignaux qui s’y pavanent.

Étant une région qui dépend économique­ment de l’industrie forestière – avec d’énormes machines dans les forêts, des moulins de transforma­tion et de multiples érablières – les travailleu­rs sont hautement exposés à des dangers de blessures importante­s. Même si les employeurs et travailleu­rs sont prudents, il reste que ce sont des endroits dangereux. N’est-il pas intenable de penser qu’un accident grave pourrait devenir mortel dû aux soins non disponible­s à quelques minutes du site ou que les résultats de laboratoir­e se feraient attendre pour des heures?

Comparons-nous maintenant aux autres hôpitaux satellites anglophone­s de grandeurs similaires: souvent plus proches de leurs hôpitaux régionaux que Saint-Quentin. Ils ont notamment plus de lits et plus de services offerts que chez nous. Malgré le travail extraordin­aire des intervenan­ts médicaux de l’Hôpital Saint-Joseph de Saint-Quentin, en plus des réductions de services offerts à la population, ils doivent oeuvrer avec beaucoup trop d’équipement­s en mauvaise condition.

Hélas, la tendance continue et notre député, le ministre Gilles Lepage, s’en lave les mains publiqueme­nt. N’est-il pas élu pour être la voix du peuple à son gouverneme­nt au lieu d’être la voix du gouverneme­nt vers son peuple? Même présenté devant les faits de cette inégalité lamentable, il se dit incapable d’intervenir pour ses citoyens.

Que peut-on faire? À mesure que l’élection provincial­e approche, augmentons le ton, ne baissons pas les bras!

Exigeons la parité avec les autres hôpitaux satellites similaires.

Le comité permanent de l’hôpital, composé de divers citoyens bénévoles, est l’exemple parfait d’une communauté qui se prend en main, qui protège ses acquis. De toute évidence, selon moi, ce comité est aussi là où se trouvent les vraies solutions. De cette initiative peut germer l’idée de l’importance à la prévention avant tout, comme fondement d’existence. Une nouvelle vision seraitelle de mise? Pas celle de «Soins de santé», qui indique que notre système actuel est toujours en réaction. Au contraire, il faudrait peut-être dire «Promotion de la santé et soins de maladies» qui, selon moi, indique une approche plus réaliste et proactive. Parfois un petit changement de mots change toute la perception des choses et surtout qui offre une vision comment l’on entreprend à s’adapter et améliorer les choses.

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