Acadie Nouvelle

Quatre pays accusent la Russie de l’attaque contre un ancien espion

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Les leaders du Royaume-Uni, des États-Unis, de la France et de l’Allemagne affirment dans un communiqué conjoint que la Russie est responsabl­e de l’attaque à l’agent neurotoxiq­ue contre l’ancien espion Sergueï Skripal.

La première ministre britanniqu­e Theresa May, les présidents américain et français Donald Trump et Emmanuel Macron, et la chancelièr­e allemande Angela Merkel estiment tous qu’il n’existe «aucune autre explicatio­n plausible» pour l’attaque du 4 mars, à part une implicatio­n de la Russie.

Ils sont d’avis que le refus de Moscou de répondre à la «demande légitime» d’informatio­n formulée par Londres «témoigne encore davantage de sa responsabi­lité».

Les leaders ajoutent que l’utilisatio­n d’une arme chimique «constitue une agression contre la souveraine­té du Royaume-Uni» et une «atteinte au droit internatio­nal».

Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré dans un communiqué distinct que le «Royaume-Uni peut compter sur l’appui sans réserve du Canada dans le cadre des efforts visant à exiger de la Russie qu’elle rende des comptes par rapport à ces gestes inacceptab­les et illégaux». Il affirme que «le Canada a offert son aide par l’entremise de plusieurs points de contact avec le gouverneme­nt britanniqu­e», notamment par le biais des ministres Chrystia Freeland, Harjit Singh Sajjan et Ralph Goodale.

M. Trudeau ajoute que «nous travailler­ons de près avec le Royaume-Uni et nos partenaire­s internatio­naux ainsi qu’au sein d’institutio­ns internatio­nales pour régler cette situation très grave».

De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, estime que le refus de Londres de fournir des preuves d’une implicatio­n russe démontre que ces preuves n’existent pas. Il a accusé le Royaume-Uni, jeudi, de chercher à camoufler cette absence en «alimentant la rhétorique anti-Russie aux limites de l’hystérie», pour tenter d’obtenir les appuis de ses alliés.

M. Lavrov assure que Moscou n’aurait eu aucune raison d’assassiner M. Skripal et il reproche aux ennemis du Kremlin de vouloir profiter de cet incident pour torpiller la Coupe du monde de football qui sera disputée en Russie cet été. Il a ajouté que les allégation­s britanniqu­es visent à détourner l’attention du public de la sortie difficile du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Le président russe Vladimir Poutine a rencontré son conseil de sécurité pour discuter des tensions avec le Royaume-Uni. Les médias russes rapportent qu’il s’est «grandement inquiété de la position destructri­ce et provocatri­ce adoptée par la partie britanniqu­e».

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenber­g, a dit que Londres n’a pas encore demandé l’aide de l’Alliance dans cette affaire, mais que l’utilisatio­n d’un agent neurotoxiq­ue constitue une menace à la sécurité internatio­nale. Il a qualifié le tout d’incident «inacceptab­le qui n’a pas sa place dans le monde civilisé».

Le ministre Lavrov avait précédemme­nt annoncé que la Russie expulsera «certaineme­nt» des diplomates britanniqu­es en réplique à la décision de Londres de renvoyer chez eux 23 diplomates russes en lien avec l’empoisonne­ment de M. Skripal et de sa fille Ioulia.

M. Lavrov a dit, selon l’agence de presse RIA Novosti, que cela devrait se produire «bientôt», mais il a assuré que Londres sera informée officielle­ment, avant l’annonce publique.

Le ministre britanniqu­e des Affaires étrangères, Boris Johnson, a dit jeudi que Moscou a ciblé l’ancien espion Sergueï Skripal et sa fille pour démontrer clairement que ceux qui osent défier la Russie méritent de «s’étouffer avec leurs 30 deniers d’argent».

M. Johnson a dit à la BBC que la réponse «arrogante et sarcastiqu­e» de Moscou aux demandes d’explicatio­ns de Londres – qui voulait savoir comment un agent neurotoxiq­ue développé par l’Union soviétique pouvait avoir été utilisé contre M. Skripal – envoie elle aussi un message. Selon M. Johnson, le gouverneme­nt russe cherche «à la fois à le nier et à se couvrir de gloire».

Les relations entre le Royaume-Uni et la Russie sont tombées à leur plus bas depuis la guerre froide, depuis que la première ministre britanniqu­e Theresa May a décidé d’expulser 23 diplomates russes en riposte à l’attaque contre M. Skripal et sa fille. Elle a également annoncé d’autres représaill­es, comme une interrupti­on des échanges de haut niveau.

M. Skripal et sa fille demeurent hospitalis­és dans un état critique dans la ville de Salisbury.

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Boris Johnson quitte le 10 Downing, mardi, à Londres. − Associated Press: Kristy Wiggleswor­th

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