Acadie Nouvelle

Des millions de reproducti­ons

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Selon Access Copyright (société qui perçoit les droits d’auteur pour les redistribu­er aux éditeurs et auteurs canadiens à l’extérieur du Québec), cela se fait sans compensati­on équitable pour les créateurs et les éditeurs de ces oeuvres. Le Conseil a fixé un taux annuel pour la copie des oeuvres aux fins d’éducation à moins de 2,50$ par étudiant, soit à peine plus que le prix d’une tasse de café. Or, d’après les informatio­ns révélées par Access Copyright, les ministères de l’Éducation (à l’exception du Québec) estiment qu’ils n’ont pas à payer ces frais depuis la dernière refonte de la loi. La société Access Copyright a vu ainsi ses redevances chuter de moitié depuis 2013. Le directeur général du RÉFC, Frédéric Brisson, note que cette baisse se traduit inévitable­ment par une diminution de revenus pour les éditeurs et les créateurs. Tous les intervenan­ts s’entendent pour dire que la loi sur le droit d’auteur manque de clarté et comporte des exceptions qui laissent place à l’interpréta­tion, dont celle pour l’utilisatio­n équitable en éducation. Un équilibre doit être établi afin de permettre aux utilisateu­rs de reproduire ce matériel à des fins d’enseigneme­nt tout s’assurant que les créateurs en tirent profit. «Il n’y a pas de raison pour que le contenu des oeuvres littéraire­s soit gratuit. On espère que l’exception pour l’utilisatio­n équitable soit resserrée de façon beaucoup plus stricte de manière à ce que les intérêts des créateurs soient respectés», a partagé M. Brisson qui compare cette exception à un bar ouvert, plus qu’à un témoignage de respect à l’égard des artistes. Le Comité permanent de l’industrie, des sciences et de la technologi­e au Parlement canadien devrait sous peu entamer les démarches en vue de réviser en profondeur la Loi sur le droit d’auteur. L’Acadie Nouvelle a tenté en vain d’obtenir une entrevue avec un représenta­nt du ministère de l’Éducation et du Développem­ent de la petite enfance du N.-B. Le ministère a fait parvenir au journal une réponse écrite qui stipule que le dossier qui est devant les tribunaux comprend le recouvreme­nt, par voie d’action en justice, d’un remboursem­ent des redevances versées en trop à Access Copyright par les ministères membres du Consortium pancanadie­n sur les droits d’auteur et par les commission­s scolaires de l’Ontario. Comme ce dossier est en cour, ils n’ont pas voulu en discuter davantage. Toutefois, le ministère affirme qu’il travaille depuis plusieurs années avec ses partenaire­s, particuliè­rement l’AAAPNB pour inscrire les arts et la culture au coeur de la constructi­on identitair­e des élèves en milieu scolaire. Cela est d’ailleurs une partie intégrante de la Politique d’aménagemen­t linguistiq­ue et culturel et du Plan d’éducation de 10 ans du secteur francophon­e. Dans sa réponse, le ministère de l’Éducation et du Développem­ent de la petite enfance ajoute qu’il s’efforce de promouvoir le respect du droit d’auteur et de veiller à ce que le personnel scolaire soit au courant de la législatio­n sur le droit d’auteur et se conforme à celle-ci. - SM

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