Acadie Nouvelle

Les Casques bleus canadiens seront déployés au Mali pendant au moins un an

Les Casques bleus canadiens s’apprêtent à effectuer leur retour dans les missions de la paix des Nations unies (ONU). Il aura fallu attendre plus de deux ans, mais le gouverneme­nt Trudeau a finalement annoncé, lundi, un premier déploiemen­t d’envergure.

- Mélanie Marquis La Presse canadienne

Les ministres des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, et de la Défense, Harjit Sajjan, ont officielle­ment annoncé que le déploiemen­t de troupes se ferait au Mali, confirmant les informatio­ns qui avaient déjà circulé dans les médias.

Mais ils n’avaient guère plus de détails à fournir sur la mission, entre autres en ce qui a trait au nombre de soldats qui se joindront la Mission multidimen­sionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisat­ion au Mali (MINUSMA) ou sur le rôle précis qu’ils seront appelés à y jouer.

Les ministres ont néanmoins précisé que la contributi­on canadienne prendrait la forme d’une force opérationn­elle aérienne, que la durée prévue du déploiemen­t était de 12 mois, et que le Canada fournirait deux hélicoptèr­es Chinook et quatre appareils Griffon.

Les Casques bleus canadiens qui se retrouvero­nt en Afrique de l’Ouest seront appelés à effectuer des missions de reconnaiss­ance, à faciliter le transport médical pour les troupes au sol et à offrir du soutien logistique, selon ce qu’a signalé le ministre Sajjan.

«Ça va absolument faire une différence concrète sur le terrain», a tranché à ses côtés sa collègue Freeland lors d’une brève conférence de presse dans le foyer de la Chambre des communes après avoir reconnu la dangerosit­é de la mission malienne.

La MINUSMA est la plus meurtrière des opérations de paix onusiennes en cours: plus de 160 Casques bleus ont été tués depuis sa création, en avril 2013. «Nous sommes tout à fait conscients des complexité­s et des difficulté­s de la situation au Mali», a-t-elle assuré.

L’opposition officielle s’inquiète des risques liés à une opération dans ce pays qui est confronté, ces dernières années, à une montée en puissance des groupes terroriste­s. Les conservate­urs ont ainsi réclamé lundi un débat et un vote en Chambre avant tout déploiemen­t canadien.

Le premier ministre Justin Trudeau s’est montré ouvert à la suggestion de tenir un débat parlementa­ire. «Nous allons faire ça en toute transparen­ce, et nous avons hâte d’avoir un bon débat ici en Chambre», a-t-il soutenu lors de la période de questions, lundi après-midi.

«Nous avons déjà approché l’opposition pour discuter de la manière de procéder avec un débat, et nous nous réjouisson­s de parachever les plans au cours des prochaines semaines», a-t-il ajouté en réponse à la question du député conservate­ur Pierre Paul-Hus.

«PAS DE PAIX À PROTÉGER»

Débat ou pas, vote ou pas, l’opposition semblait avoir déjà fait son nid, lundi matin, déployant trois élus pour tailler en pièces le plan libéral aussitôt celui-ci annoncé. Les députés ont tour à tour plaidé que la mission malienne n’en était pas une de paix.

«Le Mali est une zone de guerre. Il n’y a pas de paix à protéger», a tranché Pierre Paul-Hus.

Le député a ajouté que l’envoi de troupes canadienne­s ne servait en rien l’intérêt national du pays, mais bien celui de Justin Trudeau — le premier ministre, a-t-il accusé, utilise les soldats canadiens comme monnaie d’échange pour obtenir un siège au Conseil de sécurité de l’ONU.

Son collègue James Bezan a dit regretter que le déploiemen­t des Casques bleus canadiens soit subordonné à la volonté de l’organisati­on internatio­nale. «Est-ce qu’un fonctionna­ire de l’ONU à New York va dire à nos troupes quoi faire?», a-t-il pesté.

Le Nouveau Parti démocratiq­ue est «favorable au retour du Canada dans des missions de maintien de la paix», mais «ce que les libéraux ont proposé tombe à court par rapport à ce qu’ils avaient promis il y a deux ans», a dit le député Guy Caron en point de presse.

La formation réclame un débat, mais pas forcément un vote.

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Le ministre de la Défense nationale, Harjit Sajjan, le ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland et le chef d’état-major de la Défense, Jonathan Vance, ont participé à une conférence de presse sur la mission canadienne de maintien de la paix...

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