Acadie Nouvelle

Une tragédie évitable?

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Le guerrier a rendu les armes. David Whitton repose enfin en paix. Pour beaucoup de monde, l’heure est maintenant au bilan.

Cette tragédie aurait-elle pu être évitée? La réponse dépend à qui on s’adresse.

Les apôtres de la non-violence, les médecins notamment, argumenten­t que l’essence même de la boxe est de placer un adversaire K.-O. et par le fait même lui infliger une commotion cérébrale.

Plusieurs pensent qu’il faut carrément abolir les sports de combat, que les conséquenc­es à long terme ne valent pas les risques que ces athlètes prennent.

De l’autre côté, les défenseurs de ces sports vont vous dire que les athlètes y vouent une véritable passion.

Ils vous diront aussi qu’ils connaissen­t tous les dangers et qu’ils - ou elles montent dans l’arène (ou dans la cage) en toute connaissan­ce de cause.

Ces athlètes sont aussi passionnés par leur sport que les golfeurs, les quilleurs ou les coureurs de fond. Ils et elles ne voient pas pourquoi une autorité quelconque aurait le droit de les priver de leur passion.

Qui a raison? La vérité réside sans doute quelque part entre les deux.

Personne n’a complèteme­nt raison et personne n’a complèteme­nt tort. Ce n’est ni noir ni blanc. Il y a beaucoup de zones grises dans ce débat sans fin.

Mais une chose demeure absolument certaine. Il y a un public pour les sports dits violents, qu’on parle de boxe, de lutte, d’arts martiaux mixtes ou même de hockey, de football et de rugby.

Cette soif de violence collective existait dans l’Empire romain et elle continuera d’exister bien après notre passage sur cette Terre.

Regardez seulement la popularité de la boxe, des arts martiaux mixtes et de la lutte aux États-Unis. Les combats les plus importants attirent des milliers de spectateur­s et génèrent des millions de dollars.

Une des raisons pour laquelle ces sports à haut risque ne sont pas près de disparaîtr­e. Tant qu’il y aura de l’argent à faire, il y aura des promoteurs pour offrir beaucoup de billets verts aux athlètes.

David Whittom a été victime d’un terrible accident. Il y en a eu d’autres avant lui et il y en aura malheureus­ement d’autres qui vont tomber au combat.

La seule chose qu’on puisse faire, c’est de mettre en place des protocoles de sécurité serrés afin de protéger le plus possible les athlètes.

Sauf que ce genre d’incident demeure inévitable.

Qu’on soit pour ou contre, il faudra s’y faire parce que les sports de combat sont là pour rester.

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David Whittom récupère dans son coin entre deux rounds, le 27 mai 2017. Archives
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