«TROU NOIR»: PAS DE FORMATION, PAS D’AIDE
Les gouvernements fédéral et provincial lancent une bouée de secours aux travailleurs saisonniers du Nouveau-Brunswick pour les sauver du «trou noir».
Les chômeurs qui auront bientôt épuisé leurs prestations d’assurance-emploi pourront être rémunérés pour suivre de la formation en classe ou en milieu de travail jusqu’à la reprise des activités saisonnières.
Ceux qui participeront au programme recevront des paiements équivalents à leur dernière prestation d’assurance-emploi pendant sept semaines.
L’initiative a été annoncée par le député fédéral d’Acadie-Bathurst, Serge Cormier, et le ministre provincial du Travail, de l’Emploi et de la Croissance démographique, Gilles LePage, mardi, à Fredericton.
«Ce sont des moments difficiles que vivent ces personnes-là, mais notre but en tant que gouvernement, c’est de les aider à avoir un revenu le plus rapidement possible pour qu’ils puissent faire leurs paiements et qu’ils puissent envoyer leurs enfants à l’école», a déclaré Serge Cormier.
Le programme s’adresse aux travailleurs saisonniers des secteurs des pêches, de l’agriculture, de la foresterie et du tourisme de la région économique Restigouche-Albert qui comprend notamment la Péninsule acadienne et le comté de Kent.
En plus de la formation en classe ou en milieu de travail, les chômeurs pourront participer à une expérience de travail au sein d’une municipalité ou d’un organisme sans but lucratif.
Les frais de transport et de garde d’enfants seront également couverts par le programme.
«Ce ne sont pas des cours de formation pour que les personnes se trouvent un autre emploi ou pour les changer de domaine», a précisé le député Cormier.
«On parle de formation de base pour les aider au niveau personnel, dans leur travail de tous les jours, des cours de sécurité par exemple.»
Les travailleurs saisonniers de l’est de la province ont manifesté à plusieurs reprises depuis le début de l’hiver pour dénoncer ce qu’on appelle le «trou noir» .
En raison d’une baisse du taux de chômage dans la région, les travailleurs saisonniers doivent travailler plus longtemps pour obtenir le même nombre de semaines de prestations.
Ceux qui n’ont pas accumulé suffisamment de semaines de travail se retrouvent dans le fameux «trou noir», sans aucun revenu, entre la fin de leurs prestations et leur retour au travail.
«Votre gouvernement reconnaît qu’il est essentiel à la croissance économique de la province de s’assurer de répondre aux besoins des travailleurs d’ici et ce projet pilote aide les travailleurs et les travailleuses au moment où ils en ont le plus besoin», a indiqué le ministre Gilles LePage.
Afin d’accéder au programme, les travailleurs saisonniers doivent d’abord consulter un conseiller en matière d’emploi du ministère de l’Éducation postsecondaire, de la Formation et du Travail.
Les chômeurs qui ne se qualifient pas de prime abord pour le nouveau programme devraient tout de même rencontrer un conseiller en matière d’emploi, selon M. LePage.
Dans son budget du mois dernier, Ottawa a alloué 2,5 millions $ au NouveauBrunswick pour venir en aide aux travailleurs saisonniers. D’autres investissements sont prévus l’an prochain pour poursuivre l’initiative.
Le gouvernement fédéral a également ouvert la porte dans son budget à des changements législatifs pour mettre fin une fois pour toutes au phénomène du trou noir.
Serge Cormier ne s’est cependant pas avancé sur la forme que pourraient prendre ces modifications pour «améliorer le système de l’assurance-emploi dans son ensemble».
«Nous voulons regarder toutes les possibilités que nous avons à notre portée. Ça prend un peu de temps, mais nous avons clairement indiqué dans le budget que des mesures législatives au besoin seraient apportées si nous voyons que le problème devient grandissant.»
Personne du côté de l’opposition officielle n’était disponible, mardi, pour commenter l’annonce du gouvernement.