LE VIRUS A DÉJÀ TUÉ 23 PERSONNES AU N.-B.
La grippe est plus meurtrière cette saison. Le virus a déjà tué plus de gens au Nouveau-Brunswick durant les huit premiers mois de la saison d’activité grippale 2017-2018 que toute la saison dernière.
Déjà 23 décès ont été recensés dans la province dans les huit premiers mois de la saison, alors que 14 personnes sont mortes de la grippe durant toute la saison 20162017.
C’est ce que démontrent les rapports sur l’activité grippale du Bureau du médecinhygiéniste en chef du Nouveau-Brunswick.
S’il y a effectivement plus de décès reliés à la grippe, le taux de décès est cependant moins élevé.
«Au cours des quatre dernières saisons grippales, en moyenne 7% de toutes les personnes ayant été hospitalisées pour des cas d’influenza sont décédées comparativement à 5% cette saison», a indiqué par courriel la médecin-hygiéniste en chef par intérim de la province, la Dre Jennifer Russel.
Plus de 1707 cas de grippes ont déjà été signalés cette saison, qui durera encore cinq mois. À la même période l’an dernier, il y avait eu 730 détections du virus. En fait, le taux de consultation pour syndrome grippal a explosé. Il est passé de sept consultations par 1000 visites à l’hôpital en mars 2017 à plus de 48 par 1000 en 2018.
Plus de 430 personnes ont été hospitalisées, ce qui s’avère considérable comparativement aux années précédentes.
«Le nombre élevé de cas signalés et qui ont nécessité une hospitalisation durant la saison grippale actuelle est attribuable au double fardeau imputable à la circulation des deux virus grippaux, A et B, et ce, d’une façon qui n’avait jamais été observée auparavant lors des saisons grippales précédentes», a indiqué la Dre Russell.
Les virus auraient commencé beaucoup plus tôt cette année, ce qui aurait contribué au nombre plus élevé de cas.
Le virus dominant de la grippe est de type B cette saison. Ce virus a été décelé en laboratoire à 765 reprises. La grippe de type A et, «très probablement», de souche H3 a été répertoriée plus de 700 fois également.
L’influenza A de type H1N1 n’a été diagnostiquée que huit fois au cours de la saison 2017-2018, mais c’est déjà sept fois de plus que l’an dernier.
L’Organisation mondiale de la santé a par ailleurs déclaré en septembre que l’efficacité du vaccin contre la grippe A laissait à désirer pour cette saison grippale.
«Il est probable que l’efficacité du vaccin serait sous-optimale pour le virus A (H3N2); cependant, le vaccin devrait fournir une bonne protection contre l’influenza A (H1N1) pdm09 et l’infection par le virus de la grippe B», peut-on lire dans le rapport provincial sur l’activité grippale pour la période du 4 au 10 mars.
«Les données suggèrent que l’efficacité du vaccin contre le virus de la grippe A est plus faible que la moyenne (environ 10 à 20% moins efficace) et que le vaccin contre le virus de la grippe B est plus efficace (d’environ 50%)», a ajouté la médecin-hygiéniste en chef par intérim.
Le meilleur moyen de se protéger contre la grippe reste tout de même la vaccination selon la médecin.
La zone 1, qui comprend le Grand Moncton et le sud-est du Nouveau-Brunswick, en plus d’une grande partie du comté de Kent, est la région la plus affectée par l’activité grippale. On y dénombre plus de 920 cas positifs de grippe. Ça équivaut à plus de 53% de tous les cas au Nouveau-Brunswick pour la présente saison.
Vingt-neuf éclosions ont été confirmées dans les écoles, foyers de soins et établissements de santé jusqu’à présent cette saison. On en comptait 25 l’an dernier.
La saison grippale débute en août et s’étend sur 12 mois. Le mois de janvier est le temps de l’année où l’activité grippale prend de l’ampleur. Elle diminue en mai.