TRUDEAU PROMET UNE SOLUTION AU TROU NOIR
Justin Trudeau promet de trouver des solutions à long terme au «trou noir» de l’assurance-emploi et Brian Gallant à l’intention de lui faire tenir parole.
Le premier ministre canadien et son homologue néo-brunswickois se sont rencontrés, jeudi, à Sussex.
L’Acadie Nouvelle en a profité pour s’entretenir un à un avec M. Trudeau au sujet de la crise de l’assurance-emploi qui secoue l’est du Nouveau-Brunswick ces temps-ci.
Le premier ministre a réitéré son engagement de faire de l’assurance-emploi un «système qui marche beaucoup mieux pour reconnaître les réalités sur le terrain» comme celle du «trou noir».
«C’est tellement différent de la réalité de beaucoup de gens qui font face à l’assuranceemploi à travers le pays que de créer des mesures spécifiques pour mieux appuyer les gens d’ici, je pense que c’est essentiel», a-t-il dit.
Justin Trudeau a rappelé que son gouvernement a récemment accordé 2,5 millions $ au Nouveau-Brunswick pour donner de la formation aux travailleurs saisonniers et leur accorder un salaire jusqu’au retour de la haute saison.
Plusieurs d’entre eux se retrouvent sans salaire ces jours-ci parce que la baisse du taux de chômage dans la région a provoqué une réduction de la durée de leur prestation. La période entre la fin des prestations d’assuranceemploi et la reprise du travail saisonnier est appelée le «trou noir» par les chômeurs.
Cette solution, qui ne fait pas l’affaire de plusieurs travailleurs saisonniers, n’est que temporaire, a signalé le premier ministre.
«C’est pour ça que dans le budget, nous avons mis 230 millions $ pour regarder dans les prochaines années comment nous allons vraiment nous engager pour aider ceux qui font face à des réalités, que ce soit dans les provinces de l’Atlantique, dans l’est du Québec ou ailleurs.»
Justin Trudeau n’a cependant pas voulu en dire davantage sur les solutions qui sont envisagées par son gouvernement.
«Oui, il y en a (des solutions). J’en ai entendu beaucoup. Mais nous n’allons pas nous avancer sur ce que nous allons faire avant de bien consulter et de travailler avec des experts qui regardent ça depuis longtemps.»
Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Brian Gallant, s’est dit rassuré par la volonté d’Ottawa de mettre un terme une fois pour toutes au «trou noir»
«Nous sommes très heureux de voir l’ouverture du gouvernement fédéral pour une solution permanente afin de remédier aux lacunes du programme de l’assurance-emploi», a confié M. Gallant à la sortie de sa rencontre avec Justin Trudeau dans un hôtel de Sussex.
Les deux hommes n’ont pas abordé la question de l’assurance-emploi durant leur tête-à-tête, a confié Brian Gallant.
Il s’est cependant engagé devant les médias à faire tenir parole à M. Trudeau.
«Il faut continuer de parler au gouvernement fédéral. Il faut continuer de leur dire “vous avez démontré une ouverture à trouver une solution permanente alors nous vous tenons à vos mots”», a mentionné M. Gallant.
«Il faut continuer de mettre de la pression sur le gouvernement fédéral pour s’assurer qu’il fasse ce qu’il a dit.»
Durant leur formation de sept semaines, les chômeurs recevront l’équivalent de leurs prestations régulières d’assurance-emploi et leurs frais de transport et de garderie leur seront remboursés.
Certains travailleurs saisonniers auraient préféré que le fédéral modifie immédiatement la formule de calcul de l’assurance-emploi pour leur permettre de continuer à recevoir leurs prestations sans condition.
Cette formation s’avérera utile, selon Justin Trudeau, puisque le marché du travail est en constant changement.
«Nous sommes en train de faire face à beaucoup plus d’automatisation, d’intelligence artificielle, des changements dans la façon dont nos marchés du travail fonctionnent. On sait que de la formation continue, c’est bon pour tout le monde», a-t-il dit.
De l’argent a été prévu au budget pour offrir le même type de formation aux travailleurs saisonniers l’an prochain si le «trou noir» se faire encore sentir.
«Nous savons qu’il y a bien des perspectives, bien des opinions. Nous allons les recueillir, les analyser. Nous allons faire le travail et nous allons nous avancer pour trouver des solutions pour cette question qui dure depuis longtemps.»